Vivable, quand même
En dépit de son potentiel infini et de sa vocation extrême, la CBR60ORR n'est pas une mauvaise routière du tout, puisque toute cette précision et cette maniabilité se traduisent par une grande facilité de pilotage sur la route. Les performances sont étincelantes pour la cylindrée, rien de moins. Ce n'est en fait qu'au chapitre du confort que le pilote écope un peu, quoique pas de façon intolérable. Les poignées sont, par exemple, légèrement plus basses que sur la F4i et les jambes, plus pliées, mais pas vraiment assez pour que cela cause un inconfort sérieux. La selle est l'élément qui attirera le premier l'attention sur une longue distance puisqu'elle est très dure et qu'elle semble avoir été moulée sur une planche de bois. Pour le reste, la protection au vent est réduite mais quand même correcte, et la mécanique est étonnamment douce, un fait qui est particulièrement apprécié sur un long trajet. Les suspensions sont toutefois clairement compromises : si elles travaillent de façon essentiellement parfaite en piste, sur la route, elles s'avèrent durement calibrées et transmettent souvent sèchement les défauts du revêtement. C'est apparemment le prix à payer pour un comportement sportif aussi brillant.
Conclusion
Parlant de comportement sportif, j'ai profité d'une période de questions lors de l'école de pilotage Freddie Spencer pour demander au champion lui-même à quelle monture de course il comparerait la CBR600RR, question de savoir où, à son avis, en sont arrivées les sportives de route par rapport aux machines préparées. Après avoir précisé qu'il avait piloté toutes les sportives routières Honda depuis le début des années 80 et qu'il avait également roulé sur toutes les motos de courses du constructeur depuis cette période, incluant les dernières NSR500 de Grand Prix et la RC211V, il répondit sans hésiter. Alors que je m'attendais à une équivalence avec une quelconque machine de course d'il y a 10 ans, même 5 ans, peut-être, sa réponse fut immédiatement la RC211V. Pas au niveau de la puissance, bien entendu, mais plutôt au chapitre de la précision de la tenue de route et de la facilité de pilotage.
Des bons temps pour magasiner une 600, non?
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