Honda CBR600RR 2003

Ses chevaux ne la font pas cabrer...

À la différence de la Yamaha, et de tout autre sportive performante d'ailleurs, la nouvelle Honda semble refuser de se dresser sur sa roue arrière en pleine accélération. En fait, l'avant semble même vouloir farouchement rester collé au sol, un peu comme si une force mystérieuse l'empêchait de faire autrement. Il s'agit probablement de l'effet de levier de la suspension arrière Unit ProLink dont parlait Honda, mais aussi du résultat d'un poids supérieur sur la roue avant venant de l'avancement du pilote. La conséquence directe de cette caractéristique est une augmentation de la stabilité puisque l'avant ne "flotte" plus au-dessus du sol lors de fortes accélérations, ainsi qu'une plus grande accessibilité des performances puisqu'on peut ouvrir les gaz en grand, et ce, même sur le premier rapport, sans crainte de soulèvement de l'avant. D'ailleurs, Honda ne cache pas que cette technologie prendra très prochainement la voie des sportives pures de grosses cylindrées, dont les performances sont justement peu exploitables en raison de leur tendance marquée à se soulever à l'accélération.

La mécanique de la CBR60ORR est considérablement plus douce que celle de la F4i. Un peu étonnant compte tenu du caractère davantage "sans compromis" de la RR, ce fait serait dû à l'installation très rigide du moteur dans le châssis de cette dernière; sur la F4i, le concept de torsion contrôlée se servait d'une fixation plus légère du moteur dans le châssis afin de permettre la flexion voulue, ce qui amplifiait les vibrations du 4-cylindres à travers le cadre, d'où la sensation d'une mécanique plus vibreuse.

La nouvelle injection est totalement exempte d'irrégularité et se dose avec facilité et précision.