Triumph Daytona 600 2003

Un 4-cylindres dans les temps

Du côté de la mécanique, seule la bogie de vitesses a attiré l'attention en raison de la nécessité d'effectuer les passages de rapports avec autorité, en pleine accélération. Faute de quoi, le rapport supérieur ne s'enclenchait tout simplement pas. En s'appliquant, toutefois, la boîte de vitesses fait son travail proprement. Pour ce qui est du reste,Triumph est arrivée à relever l'un des défis les plus coriaces de cette classe en produisant un 4-cylindres dont le niveau de puissance est concurrentiel. Comme toujours, lors de ces présentations, l'absence de modèles concurrents empêche toute affirmation précise quant à la performance. Ceci dit, d'après mon "derrièromètre" finement calibré, je crois que la Daytona 600 devrait produire dans les très respectables 100 chevaux à la roue arrière, soit à peine quelques-uns de moins que les dernières japonaises, mais rien qui ne suffise à la déclasser. La distribution des chevaux le long de la bande de régime est typique de la catégorie, avec le gros et le plus divertissant de la cavalerie arrivant entre 10 000 tr/min et la zone rouge de 14 000 tr/min, et une dose raisonnable de puissance disponible dès 6000 tr/min, puis devenant de plus en plus intéressante avec chaque tranche de 1000 tr/min. Si la Daytona 600 tire franchement sur les deux premiers rapports sous les 5000 tr/min, elle y semble de moins en moins enthousiaste sur les rapports supérieurs. Si bien qu'à 100 km/h, par exemple, alors que le compte-tours indique justement 5000 tr/min sur le sixième rapport, une ouverture complète des gaz ne produira qu'un timide bond en avant. Alors qu'il était possible, sur la Speed Four, de laisser descendre les régimes jusqu'à 1500 tr/min sur le dernier rapport pour ensuite pouvoir accélérer proprement, le même exercice sur la Daytona 600 rend évident le fait que la puissance ait été distribuée différemment, soit de façon à favoriser les régimes supérieurs. Reste qu'en toute franchise, on se retrouve rarement à 3000 tr/min sur le sixième rapport...