Objectif: Japon
Ça prend des couilles en béton pour défier les 600 sportives japonaises. Non seulement Triumph semble-t-il posséder l'anatomie requise pour le faire, mais sa nouvelle Daytona 600 pourrait très bien être la moto qui y arrivera.
L'univers des sportives de 600 centimètres cubes est, et a toujours été, dominé par les constructeurs japonais. Normal, puisqu'ils l'ont eux-mêmes créé voilà déjà deux décennies, pour ensuite le faire évoluer à un rythme infernal. Si bien qu'il s'agit aujourd'hui des sportives les plus agiles et les plus précises, à défaut d'être les plus puissantes, de l'industrie de la moto de route. Pas étonnant, donc, qu'elles figurent aussi parmi les meilleurs vendeurs, à l'échelle mondiale, toutes catégories confondues. C'est d'ailleurs en raison de cet immense succès commercial que les constructeurs impliqués se livrent une bataille sans merci où l'équilibre entre limite budgétaire et technologie a toujours été la clé du succès.
Un mouton noir chez les 600
Impliquant traditionnellement les quatre grands manufacturiers japonais, soit Honda, Kawasaki, Suzuki etYamaha, la catégorie des 600 sportives s'est vue jointe de façon quelque peu inattendue en 2000 par une cinquième partie : Triumph et sa TT600. Timidement dessinée, mais compétitive tant au niveau de la puissance que du poids, du moins sur papier, la TT600 s'amenait pompeusement sur le marché en proposant rien de moins que le premier système d'injection de carburant de la catégorie, une avancée technologique considérable dans ce créneau. Ironiquement, c'est précisément ce système d'injection qui deviendrait le problème principal de la TT600, problème qui prendrait deux ans et de multiples tentatives à régler. Lorsqu'en 2002, de nouvelles cartographies d'injection réglèrent enfin les problèmes d'alimentation de la TT600, le train était depuis longtemps passé, et les 600 japonaises, déjà en avance sur la Triumph en 2000, étaient maintenant complètement hors de portée.
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