Triumph Speedmaster 2003

"Cruiser" en s'amusant

Encore traumatisé par l'endormante ballade du dimanche qu'avait été la présentation de l'America, un an plus tôt, je craignais le pire. Lappréhension n'était toutefois pas justifiée puisque l'itinéraire préparé par Triumph s'est avéré non seulement très varié tant en paysages qu'en qualité de revêtement, mais aussi passablement sinueux, ce qui n'est définitivement pas la norme lors de présentations de customs, et qui démontre aussi une certaine assurance de la part du constructeur. Cette assurance n'a d'ailleurs pas tardé à s'expliquer puisque la Speedmaster, sous ses fringues relax, possède un châssis tout à fait capable d'amuser sur un tracé sinueux. Inconditionnellement stable, elle s'incline avec un minimum d'effort et se montre relativement précise, neutre et solide une fois en angle. Les customs qui en font autant ne sont pas rares, mais très peu offrent une garde au sol suffisamment généreuse pour réellement profiter de ces qualités. Si la Speedmaster frotte éventuellement en courbe, ce n'est certainement pas de façon prématurée, si bien qu'on peut attaquer une série de virages avec assez de sérieux pour s'amuser. Et bien qu'elle finisse par se dandiner si on exagère, en négociant une longue courbe à haute vitesse, par exemple, l'abus qu'elle tolère avant de perdre ses manières polies est étonnant. Il est donc clair que, malgré la ligne custom, la partie cycle est conçue de façon solide et équilibrée.