Grâce à une mécanique empruntée à la Dorsoduro 1200, un système d’aide électronique au pilotage et un caractère bien à elle, la nouvelle Caponord étonne et séduit. Elle s’attaque à un segment fort garni des
Ducati Multistrada, Kawasaki Versys 1000,
KTM 990 SMT, Moto Guzzi Stelvio,
Triumph Tiger Explorer et Suzuki V-Strom 1000.
Avec une gueule à la RSV4, le constructeur veut ainsi marquer les autres modèles de la gamme du style hyper sport, question de rappeler à tout le monde, les multiples championnats remportés au niveau mondial.
Garnie à souhait
Reprenant les bases de la Dorsoduro, elle hérite du cadre et du bicylindre en V à 90 degrés doté de 4 soupapes par cylindre (128 chevaux et 85 lb-pi de couple). Mais également des technologies issues de la compétition : le contrôle de traction réglable sur 3 niveaux et le système ABS à 2 canaux.
L’ensemble Travel Pack (la seule version disponible au Canada) y ajoute des valises facilement amovibles sans outils (29 litres de contenance, dont 1 casque intégral par valise), une suspension semi-active ADD (Aprilia, Dynamic, Damping), un régulateur de vitesse et une béquille centrale. Le parebrise se règle en hauteur manuellement sans outil tandis que la selle à double étage culmine à 840 millimètres du sol. Le gros réservoir de carburant de 24 litres autorise une autonomie d’environ 325 km.
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Reprenant les bases de la Dorsoduro, elle hérite du cadre et du bicylindre en V à 90 degrés doté de 4 soupapes par cylindre (128 chevaux et 85 lb-pi de couple). (Photo: France Ouellet) |
Confort à la une
Pour cet essai on a eu droit à une journée froide et pluvieuse, rien de mieux pour sentir les forces et faiblesses de la partie cycle et son électronique embarquée. Une fois en selle on constate un niveau élevé de confort, la position de pilotage se montre des plus naturelle, l’assise douillette, mais offrant juste assez de support et la protection contre les éléments se montre efficace.
Côté suspension, rien de plus facile à régler. On peut choisir ses réglages ou le mode automatique, qui mesure la charge et s’adapte (solo, avec passager, avec passager et bagages). La suspension s’adapte à la route et au type de pilotage également. On obtient en tout temps un confort princier sans le payer par un comportement trop mou. Le tangage se trouve très bien géré, bien moins usant pour les occupants lorsqu’il y a des arrêts fréquents.
Sur une route de gravier ou sur une route abîmée, son confort surprend, elle semble survoler les irrégularités. Il faut cependant un temps d’adaptation pour se sentir en confiance sur cette machine qui ne communique que très peu la route. Une fois habitué, il n’y a aucun doute, la Caponord offre le plus haut niveau de confort du segment tout en demeurant saine.
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Une fois en selle on constate un niveau élevé de confort, la position de pilotage se montre des plus naturelle, l’assise douillette, mais offrant juste assez de support et la protection contre les éléments se montre efficace. (Photo: France Ouellet) |
Mécanique explosive
Sous la pluie, vaut mieux utiliser le mode « Rain » qui ne rend pas le bicylindre plus présent dans les bas tours, mais qui diminue l’agressivité à moyen et haut régime. Un pilote aguerri préférera le mode sport plus vigoureux. Il s’avère utilisable même avec l’adhérence précaire de la monte de pneus d’origine jugée trop sportive (trop de surface « slick »). Merci à l’excellent système de contrôle de traction plutôt transparent qui veille au grain. Il agit tout en douceur, premièrement sur l’ouverture des papillons avant de couper le feu aux bougies si le pilote a un excès d’adrénaline. On apprécie également l’intervention discrète de l’ABS qui agit de concert avec des étriers monobloc et un maître-cylindre d’une précision remarquable.
Le bicylindre s’apprécie à partir de 3000 tr/min, une fois les 6000 tr atteints, la sonorité devient rageuse (oreilles sensibles s’abstenir), la réactivité se montre au rendez-vous, on a affaire à un engin bel et bien italien agressif et efficace. Pour un pilotage tourisme, on doit jouer tout doux de l’accélérateur pour réduire la consommation et pour ne pas perturber son confort et surtout celui du passager qui doit s’agripper fortement en accélération. Par chance, il dispose de poignées de maintien qui offrent différentes façons de s’agripper autant au freinage qu’en accélération.
Rien à voir avec la vieille ETV 1000 Caponord vendue il y a plusieurs années en Europe. La nouvelle Caponord 1200 ABS se targue de tous les ingrédients nécessaires pour se faire une place dans une catégorie des plus garnies. Déroutante lors du premier contact, elle se montre finalement efficace et plaisante à piloter une fois le mode d’emploi assimilé. Elle n’a pas à rougir devant les forces établies du segment que sont les KTM moins confortables et Ducati plus chères. Car la Caponord brille sur tous les types de route, pavées ou non, en alliant sportivité et confort.
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La nouvelle Caponord 1200 ABS se targue de tous les ingrédients nécessaires pour se faire une place dans une catégorie des plus garnies. (Photo: France Ouellet) |
Les +
- Adéquation confort/comportement dynamique (système ADD) dur à battre
- Moteur puissant
- Électronique efficace et transparente
- Des valises assez grandes pour contenir chacune un casque intégral
Les -
- Monte de pneus mal adaptée
- Sonorité et comportement un peu trop agressif pour le tourisme