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Kawasaki Versys 1000 2012 : essai

16 juillet 2012

par Pascal Bastien , moto123.com

Avec son style de moto aventure, sa garde au sol élevée et son moteur de sportive, la nouvelle Kawasaki Versys 1000 chamboule les normes, faisant partie d’une nouvelle catégorie de moto, celle des multisegments (crossover). Son moteur, ses freins et son cadre sont totalement différents de la Versys 650; toutefois, Kawasaki a fait appel aux solutions et systèmes équipant d’autres modèles de la maison, notamment les Z1000, ZX-10R et ZX-14R.

Kawasaki Versys 1000 2012

Pour la première fois dans le segment
Dérivé de la Z1000 mais retravaillé, le moteur à 4 cylindres voit son taux de compression abaissé, passant de 11,8:1 à 10,3:1. La levée et le temps d’ouverture de ses soupapes sont également réduits. Des conduits d’admission plus longs favorisent le couple à bas et mi-régime.

Sa nouvelle plage d’utilisation laisse tomber les hauts régimes pour fournir des reprises décentes à partir de seulement 1 800 tr/min. Il pousse avec onctuosité, sans à-coups, et accélère de façon lisse jusqu’à la zone rouge. Il n’est pas aseptisé pour autant : on trouve bien la sensation ravageuse du gros 4 cylindres plus haut dans les tours, une sportivité chère à la marque japonaise.

La réputation de Kawasaki dans la conception de gros blocs à 4 cylindres n’est plus à faire. Toutefois, la firme se devait d’améliorer ses boîtes. Après l’avoir démontré sur ses dernières créations sportives (ZX-6R et ZX-10R) et une fois de plus avec sa nouvelle Versys 1000, les verts peuvent dorénavant se vanter d’offrir des boîtes de vitesses tout aussi efficaces que leurs concurrents. La boîte offre des changements rapides, précis et qui s’enchaînent comme on la connaît depuis longtemps.

Kawasaki Versys 1000 2012 moteur
Dérivé de la Z1000 mais retravaillé, le moteur à 4 cylindres voit son taux de compression abaissé, passant de 11,8:1 à 10,3:1. (Photo: Sébastien D'Amour)

Un autre dérivé
La Versys emprunte également son cadre à la Z1000. Revu du côté de la rigidité au niveau de la direction, il voit son angle de direction s’ouvrir légèrement à 27 degrés pour plus de stabilité. Les roues et les disques de freins sont communs sur les deux machines : seuls la fourche et son débattement changent pour améliorer la polyvalence et le confort.

Malgré une masse importante sur papier, la Versys 1000 se montre agile et facile à piloter. Les manœuvres à basse vitesse en ville et dans les stationnements se font avec douceur et assurance alors que les embouteillages se vivent quand même assez bien, grâce à l’équilibre de la moto qui évite de poser constamment les pieds au sol. Autre bonne surprise : aucune chaleur du moteur ne vient gâcher la promenade, et ce, même à l’arrêt.

Sur une route de campagne, la Versys 1000 dévoile rapidement un potentiel sportif hérité sans doute de la Ninja 1000. On s’amuse en enchaînant les virages où la Versys démontre une stabilité sur l’angle digne d’une GT. Le train avant communique bien l’adhérence au pilote et les excellents pneus Pirelli Scorpion Trail (80% asphalte et 20% gravier) procurent l’adhérence voulue sur une route poussiéreuse aux conditions changeantes.

Les suspensions possèdent un très bon équilibre entre souplesse et fermeté. Confortable sur une route abîmée, la Versys 1000 se surpasse lorsque ça devient lisse et sinueux, même si on préférerait un peu moins de tangage. Une lacune qui se règle en partie au moyen d’une fourche BPF (Big Piston Fork) réglable en précontrainte, compression et détente et un amortisseur qui se règle avec une clé à molette sur le côté droit de la moto.

Kawasaki Versys 1000 2012 vue 3/4 avant
Sur une route de campagne, la Versys 1000 dévoile rapidement un potentiel sportif hérité sans doute de la Ninja 1000. (Photo: Sébastien D'Amour)

Un confort qui prime
Une bonne à tout faire? Oui. Mais il faut savoir qu’à force de vouloir trop en faire, la Versys 1000 n’excelle dans rien, sauf peut-être au chapitre du confort où elle se montre presque à la hauteur des motos de grand tourisme sportif. On note une selle bien rembourrée et moulée, un guidon surélevé et ramené vers le pilote ainsi que des repose-pieds qui plient juste assez les jambes pour pouvoir se soulever le fessier pour absorber les irrégularités prononcées.

Le parebrise se règle en hauteur, sans outil, sur 30 millimètres. Le tableau de bord complet se compose d’un odomètre, de deux totalisateurs, d’un indicateur de vitesse numérique, d’un compte-tours analogue, de multiples témoins traditionnels ainsi qu’une jauge à carburant. La moto n’a toutefois pas de béquille centrale dû au système catalytique qui prend toute la place, ni de transmission finale par cardan, question de coût.

La surprise
La grosse Versys dispose du fameux système de freins antiblocage Bosch KIBS de dernière génération et de la cartographie d’injection modifiable, tous deux similaires à la superbike ZX-10R. Le système d’antipatinage S-KTRC de la Kawasaki Versys 1000 est un mélange de deux versions équipant les modèles ZX-10R et ZX-14R. Comme pour la superbike, l’antipatinage se neutralise complètement tandis que l’ABS veille toujours au grain.

Comme pour les autres modèles Kawasaki équipés du système S-KTRC, le qualificatif est : surprenant! Le système de contrôle de traction des verts se montre d’une transparence éloquente, peu importe les conditions d’adhérence. Sur une route glissante ou de gravier, il permet de rouler assez fort tout en contrôlant de manière efficace vos sorties de virage. Très mère-poule sur le mode 3, il se fait plus discret sur les autres positions tout en restant présent et efficace. Sur le mode 1, il vous laisse lui prouver que vous maîtrisez bien la glisse, sinon il intervient pour vous sauver d’une gaffe.

Kawasaki Versys 1000 2012 frein avant
La grosse Versys dispose du fameux système de freins antiblocage Bosch KIBS de dernière génération et de la cartographie d’injection modifiable, tous deux similaires à la superbike ZX-10R. (Photo: Sébastien D'Amour)

L’antiblocage agit également avec précision et efficacité : les distances d’arrêt sur le sec, le mouillé ou le gravier sont bien gérés au point où seulement Marc Coma, pilote de Dakar, pourrait faire mieux sans le système.

Pour ceux et celles qui veulent plus qu’une moto de tourisme traditionnelle, la Kawasaki Versys 1000 promet plus d’agilité, plus de polyvalence et surtout plus de performance tout en offrant un niveau de confort au-dessus de la moyenne des sportives standard. Depuis la refonte de la ZX-6R en 2009, Kawasaki nous a prouvé son évolution constante dans la conception de ses modèles. La qualité et la compétence de cette dernière réalisation nommée Versys 1000 le démontre de belle façon.

Cet essai a été réalisé grâce à Nadon Sport St-Eustache

Pour
Moteur onctueux et efficace
Boîte de vitesses précise
Polyvalence
Confort
Prix

Contre
Masse importante
Aucune spécialité