Honda VFR800: Contre le monde

Bien que cela puisse avoir l'air assez étrange, la Suzuki V-Strom fut la moto qui s'approcha le plus de la polyvalence de la VFR800. Agile et facile à prendre en main (sauf pour sa selle très haute), étonnamment capable sur un route sinueuse, propulsée par une mécanique coupleuse et charismatique, plutôt confortable, la V-Strom est indéniablement une excellente moto, surtout pour le prix. Le retour à la VFR800 fut, dans ce cas, particulier: la Honda est définitivement une expérience différente, mais pas nécessairement meilleure. Voilà d'ailleurs tout un compliment pour la Suzuki. Le plus grand avantage de la VFR800 est probablement son côté plus raffiné : on la sent plus aboutie, plus peaufinée.

Ayant une mission semblable à celle de la VFR, mais avec une montagne de puissance en plus, la Kawasaki ZZ-R1200 fut une intéressante expérience. Toutefois, encore là, la VFR semblait représenter l'équilibre logique des choses: moins, beaucoup moins de puissance, oui, mais aussi des possibilités bien plus larges. Par exemple, impossible d'envisager une journée de piste avec une ZZ-R... Le pilotage sportif sur route est tout à fait possible, mais l'impression de ne faire qu'un avec la monture n'est simplement pas là; par rapport à la VFR, il s'agit plutôt d'un gros gabarit qu'on doit contrôler au meilleur de ses aptitudes.

Au fil des mois et des kilomètres, la VFR800 ne s'est toutefois pas révélée sans défauts, bien que "défaut" puisse être un mot un tantinet fort. On s'entend pour " bibittes ? Commençons par les moins graves. La passagère attitrée à la VFR800 (il y en a une par moto, ou par semaine, c'est selon), la sexy Nikita, s'est en général déclarée satisfaite de ses accommodations. La position est sportive sans être extrême, c'est-à-dire que les genoux ne sont pas trop hauts et les jambes pas trop pliées, tandis que la selle est acceptable. Toutefois, bien que les suspensions fassent dans l'ensemble un bon travail, l'arrière reste suffisamment ferme pour transmettre des coups au dos sur mauvaises routes. Et finalement, il n'y a pas de poignées de maintien. En fait, il y en a, mais elles sont offertes en option, et la moto d'essai n'en était pas munie. La jolie Nikita n'eut donc d'autre choix que de se coller...