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BMW S1000RR 2015 : essai

24 mai 2015

par Pascal Bastien , moto123.com

Surpuissante, racée, exclusive, mais également peu accessible en terme de pilotage, la S1000RR lancée en 2009 n'a jamais fait de cadeau. Plus près d'une machine de course, grisante, mais délinquante, elle demande une grande concentration et beaucoup d'effort pour bien la mener.

Voilà pourquoi l'équipe de Rudolf Schneider (chef de projet) a passé en revue tous les composants mécaniques et électroniques de la HP4 pour améliorer d'une part l'efficacité générale, mais surtout pour rendre son pilotage plus accessible au commun des mortels. Rien n'a été pris au hasard pour tenter de faire de cette nouvelle S1000RR 2015 une machine rapide, peu importe qui la chevauche.

Nous l'avons essayée en grande première sur le fabuleux tracé espagnol de Monteblanco à Séville.


Voici l'ensemble des modifications apportées à la cuvée 2015
  • Style affiné
  • Cadre plus léger et à la rigidité revue pour une meilleure motricité et sensation d'adhérence
  • Géométrie revue pour plus d'agilité en virage et plus de stabilité en accélération
  • Suspension DDC améliorée (facultatif)
  • Batterie plus légère
  • Puissance et couple du moteur augmentés, courbe de puissance moins abrupte
  • Accélérateur 100% « ride-by-wire »
  • Système d'échappement amélioré
  • Nouveau mode « User » 100% paramétrable
  • Contrôle de traction à 15 niveaux de réglage d'intervention
  • Anticabrage revu
  • Capteur gyroscopique déplacé
  • Race ABS perfectionné qui s'adapte au transfert de poids et qui désactive l'antiblocage sur la roue arrière en mode « Slick et User »
  • Possibilité de passer du mode « Slick » au mode « User » en roulant pour comparer les changements apportés
  • Système d'aide de départ arrêté (launch control) et limiteur de vitesse de puits (pit-lane limiter)
  • Système de changement de rapport rapide « Shifter HP Pro » qui permet de monter et descendre les rapports sans avoir à actionner l'embrayage
  • Sélecteur de rapport qui s'inverse facilement pour une dotation standard ou de type GP
  • Nouveau réseau de bord (sensor box)
  • Système d'acquisition de data évolué (facultatif)
  • Nouveau tableau de bord indiquant dorénavant la vitesse de décélération momentanée et maximale, l'angle d'inclinaison, la température de l'air d'admission et la réduction du couple imposée par le DTC
  • Régulateur de vitesse et poignées chauffantes



Un équipement digne d'une moto de grand prix

En m'installant à son guidon, je constate que la BMW offre la même position de pilotage que le modèle sortant, beaucoup de place et une ergonomie qui nous permet de placer le haut du corps bien en avant pour charger la proue en entrée de virage et optimiser l'adhérence.

Le premier fait déroutant, le système « Shifter HP Pro » qui embarque un logiciel qui permet de monter et rétrograder les rapports sans avoir recours à l'embrayage. Il se charge de tout, même d'adapter le régime au rapport choisi dans la plus grande discrétion. On se sert du levier d'embrayage uniquement pour démarrer et revenir au stand.

Le nouveau tableau de bord présente un compte-tour analogique ultra lisible et une partie numérique complexe. Il nous met au défi de consulter la panoplie d'informations en pleine attaque; décélération, angle d'inclinaison et niveau de frein moteur en temps réel. En revanche, le système d'acquisition permet de télécharger à l'aide d'une clé USB toute l'info sur votre ordinateur portatif pour mieux étudier votre évolution.

Une combinaison gagnante

La 2e session en piste me permet déjà de valider les améliorations de la partie cycle et les nouveaux réglages de la géométrie. Le circuit de Monteblanco avec ses virages lents et ses « S » rapides me démontre à quel point la BMW s'est améliorée côté agilité. La combinaison du système de rétrogradation automatique, de l'embrayage à glissement limité, du Race ABS, du DDC et de la nouvelle géométrie permet de freiner fort et tard et de planter le train avant littéralement dans le sol en entrée de virage.

En virage très serré, la S1000RR invite à passer avec beaucoup d'angles pour conserver davantage de vitesse, le résultat d'une excellente sensation du niveau d'adhérence transmis par le nouveau cadre et les suspensions. Elle se trouve également plus facile à redresser en sortie de virage et à balancer d'un côté à l'autre.

BMW S1000RR 2015
En m’installant à son guidon, je constate que la BMW offre la même position de pilotage que le modèle sortant. (Photo: Joerg Kuenstle)

Puissance gérable
Au guidon de la HP4 (un essai à long terme réalisé sur différents circuits au Canada), je devais composer avec un moteur pointu qui délivrait sa puissance par tranches successives, perturbant ainsi l'adhérence du train arrière et le contrôle de traction. Plus puissante que jamais, la nouvelle S1000RR 2015 se montre paradoxalement plus facile à exploiter. Dès 5000 tr/min on sent le surplus de couple qui pousse sans souder la direction comme avec le HP4.

Malgré sa réponse plus graduelle, la S1000RR demeure tout de même encline à se dresser sur la roue arrière, néanmoins, ses ruades et ses atterrissages sont moins violents grâce aux améliorations du système anticabrage.

En accélérant à la sortie des nombreux virages de Monteblanco abordés sur le 2e rapport, je remarque le contrôle de traction qui intervient assez tôt en mode « Slick » réglé sur +7 (le plus intrusif équivalent au mode « Rain »). Le niveau parfait pour un novice ou pour apprendre un circuit. En réglant le DTC à +2 et puis à 0, le système devient moins intrusif sur l'angle, le niveau de réglage qui permettra à un pilote intermédiaire d'améliorer ses temps en toute confiance.

Travail avec le pilote
Les 2 dernières sessions de la journée au guidon d'une S1000RR 2015 chaussée de pneus slick Pirelli m'ont permis d'évaluer les niveaux d'intervention du DTC les moins intrusifs (-3 à -7). Si l'intervention du DTC se prolonge dans certains cas inutilement, comme lorsqu'on passe sur une bosse le temps d'un éclair, il intervient en général de manière beaucoup plus transparente. Sur -6 et -7 il n'intervient que si vous faites une gaffe; mauvaise position, manque de précision, pas assez doux avec les commandes, etc. Il ne travaille plus pour vous, mais bien avec vous pour garantir des sorties de virage des plus efficaces.

Le monde de la HP4 revue et totalement améliorée s'ouvre au plus grand nombre. Plus puissante, plus agile, plus facile à exploiter et plus sûre que jamais, la nouvelle S1000RR 2015 se rapproche de la perfection et fait déjà frémir ses concurrentes.

BMW S1000RR 2015
Malgré sa réponse plus graduelle, la S1000RR demeure tout de même encline à se dresser sur la roue arrière. (Photo: Alberto Martinez)

Les +
  • Plus efficace et plus facile à exploiter
  • Intervention plus précise et efficace des systèmes d'aide électronique
  • Shifter HP Pro et DDC efficace
  • Le système 100% ride-by-wire le plus précis de l'industrie
  • Mode « User »
Les -
  • Prolongation de certaines interventions du DTC
  • Suspension DDC qui demeure encore un peu trop ferme pour un pavé abîmé