Nous savons que les modèles Adventure de KTM, même s'ils ont de solides gènes de motos tout-terrain, ont évolué ces dernières années vers le pavé, où la plupart des amateurs aiment piloter des montures légères, communicatives et puissantes à souhait, surtout lorsqu'elles sont munies d'une suspension réglable à grand débattement (pour ceux parmi nous qui circulent sur des routes très bosselées).
La BMW R80GS a créé ce segment environ un quart de siècle plus tôt et, depuis, presque tous les grands manufacturiers ont lancé un produit similaire de tous les acabits et de toutes les cylindrées -- de la Ducati Multistrada (95 % route; 5 % hors-route) jusqu'aux premières KTM 950 Adventure (30 % route; 70 % hors-route). Ces dernières ont engendré le modèle
990 Adventure 2009 que nous mettrons à l'épreuve tout au long de l'été.
La 990 d'aujourd'hui veut plaire sur les deux types de revêtement, elle qui a lentement évolué vers le confort routier au cours des 3-4 dernières années. Pour des fins de tourisme, la selle relativement large demeure confortable après plus de 8 heures de tourisme, tandis que le triangle composé des pédales, de la selle et du guidon permet à un gars de 1,80m comme moi de conduire debout sans trop de peine lorsque la surface devient plus corsée. « Notre » KTM utilise une jante avant de 21 po axée hors-route, et des pneus Pirelli Scorpion A/T à penchant routier. Ces pneus se tortillent un peu sur le bitume tout en demeurant plus qu'acceptables sur cette surface, en plus de mordre comme les griffes de Satan sur les beaux chemins de terre ou gravier.
J'ai conduit par le passé une Bultaco 250 Matador SD ainsi qu'une série de motos de type enduro et quelques GS (une R80GS et deux R100GS) ; je devrais donc me rappeler à quel point rouler hors des sentiers battus peut être amusant. Toutefois, il m'a fallu un après-midi aux commandes de la 990 Adventure courante, sur de belles routes de terre au nord de Montréal, pour vraiment apprécier l'expérience. Avec du recul, je peux en tirer plusieurs conclusions. Premièrement, conduire une bonne routière sur un asphalte de qualité est plaisant ; par contre, le faire sur une chaussée de mauvaise qualité est l'enfer, les suspensions ne pouvant pas réagir convenablement aux bosses et permettre de maintenir un tempo stable et agréable. Deuxièmement, conduire une bonne moto hors-route sur une belle route en terre est encore plus amusant que rouler sur le bitume.
D'accord, j'avoue que rouler selon les règles « The Pace » * sur les routes montagneuses de Sonoma ou de la Californie du Sud nous approche de l'orgasme motorisé, mais je n'habite pas là-bas, pas plus que dans les Alpes, d'ailleurs. Et quant aux populaires itinéraires appalachiens comme le Blue Ridge Parkway, on est trop préoccupé par le pilotage, les flics et les lunatiques qui filent en sens inverse pour vraiment se la couler douce. Certes, les Montréalais peuvent savourer les douces collines et le superbe pavé de la Nouvelle-Angleterre, un peu comme les Ardennes Belges (le nom «Spa-Francorchamps» vous dit quelque chose?), mais à la clé, je n'aime pas devoir rouler deux fois plus vite que la limite permise pour me faire du fun.
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