Lorsque H-D a présenté la
XR1200 au public en fin 2007, les Américains se sont immédiatement plaints de l'impossibilité d'en obtenir une de notre côté de la grande mare. Calquée sur la XR750, une machine qui gagne encore des courses sur terre battue (à la faveur de règlements qui lui sont favorables bien sur), la XR1200 visait les nouveaux convertis à Harley qui délaissaient leurs japonaises plutôt performantes. Et comme ce marché grouille en Europe, H-D s'y consacrait, ne prévoyait aucune commercialisation en Amérique du Nord, du moins au début.
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| Elle présente un irrésistible cocktail de puissance contemporaine, de freinage, de suspension et d'ergonomie. |
La génétique de cette moto qui a tant attisé les passions provient d'un Sportster 1200, bonifiée d'un moteur gonflé à 90 ch (à 7 000 r/min), de suspensions efficaces, d'une attitude bien horizontale plutôt que surbaissée à l'arrière, et de disques avant doubles dotés d'étriers à quatre pistons de provenance Brembo. Ajoutez à cela une selle confortable et une position de conduite standard, pieds alignés sur le postérieur au lieu d'étirés vers l'avant, un échappement double qui vous en met plein la vue, une croupe arrondie ainsi qu'une robe orange et noire, et vous obtenez une machine qui séduit par son élégance comme par sa simplicité.
La XR1200 a fait fureur aux salons de la moto européens fin 2007, début 2008; les stocks ont ensuite été rapidement épuisés, car les amateurs là-bas exigent un minimum de performances de leur machine, ce que la XR1200 offrait, accompagné du style le plus racé du marché des montures standard.
Entretemps, les concessionnaires canadiens et américains harcelaient toujours Milwaukee, tellement que les dirigeants de H-D ont décidé de produire un lot de 750 machines à l'automne 2008 afin de prendre le pouls du marché nord-américain. Elles ont toutes été vendues en quelques jours; et H-D a donc décidé de lancer la production, ajoutant quelques couleurs à la palette et visant un succès dans ce marché 2009 pourtant à la baisse et incertain.
Eh bien, laissez-moi vous dire que si les ventes déçoivent, ce ne sera pas de la faute de la moto : elle n'est pas parfaite, mais elle présente un irrésistible cocktail de puissance contemporaine, de freinage, de suspension et d'ergonomie, rehaussé d'un look et d'un tempérament satisfaisants ainsi que d'un superbe grondement côté moteur.
La motorisation à injection, refroidie à l'air comme une « vraie » Harley, démarre facilement et fonctionne bien à froid ou à chaud, tandis que l'embrayage léger et la boîte fluide permettent d'exploiter au maximum ce moteur coupleux qui aime vous botter un peu avec ses reprises nerveuses. Le inconvénient de ce caractère un peu méchant garnement se révèle quelque peu sous les 3 500 r/min, où l'on sent que le couple n'atteint pas le degré de la Sportster 1200 standard, sacrifié par les ingénieurs au profit de plus de puissance à régime élevé. Toutefois, ce comportement se pardonne facilement puisqu'il reste encore assez de couple en bas pour s'y amuser en attendant de se laisser aller au-delà des 4 000 tours/m.
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| Le moteur injecté et refroidi à l'air comme une « vraie » Harley, démarre facilement et fonctionne bien. |
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