Si on laisse la vitesse monter encore un peu, jusqu’à 100 km/h, la randonnée devient une longue course d’endurance où, même si à cette vitesse les courbes se ressemblent toutes, on ne repasse jamais deux fois à la même place, ce qui ajoute une bonne dose d’inconnu au pilotage. Le moteur et les freins en prennent pour leur rhume, alors que le pilote doit utiliser toute sa concentration pour maintenir le rythme sur un tracé rendu technique et difficile à négocier en toute sécurité.
La nuit, cerfs de Virginie, opossums, renards, ours et autres animaux envahissent les côtés de la route. Lors de mes premiers 120 km du 24 juin, une partie de la route a été couverte après le coucher du soleil et donc dans la pénombre, et j’ai dû voir des dizaines de cerfs, broutant l’herbe des côtés de la route. Énervant? Non, épeurant! J’ai systématiquement négocié toutes les courbes en klaxonnant, au grand étonnement de ces cervidés.
En fin juin, la circulation était légère et les forces de l’Ordre très discrètes. Il semble exister un certain respect entre les utilisateurs, avec plusieurs automobilistes qui se rangeaient pour laisser le chemin libre aux motos. On peut doubler légalement assez souvent pour ne pas trop souffrir derrière les moumounes, sauf pour un bout de route de 30 km au Nord de Asheville, Caroline du Nord, où l’on vous informe qu’aucun dépassement ne sera possible pour les prochains 30 km. Près des grands centres, la Parkway dessert aussi la circulation locale, ce qui affecte le roulage aux heures de pointe.
Je crois que la meilleure façon d’apprécier la Parkway est de planifier deux ou plutôt trois jours pour la parcourir, assez pour franchir chaque section une fois en mode touriste, pour apprécier la vue et la beauté de la nature, puis une deuxième fois en mode de conduite un peu plus « technique. »
La Blue Ridge Parkway, vraiment une des plus belles routes que j’ai eu la chance de parcourir.
Photos : Luc Brière
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