Ce n'est pas la destination qui compte, mais la randonnée!Voilà un adage que nous, motocyclistes, connaissons très bien. On pourrait même remplacer «destination» par «moto» et ça sonnerait encore vrai. Or, chers amis, laissez-moi vous dire que la «randonnée» de Montréal jusqu'à Daytona s'est transformée en une virée en enfer ou presque!
Il est 19h00, lundi soir, et j'écris ces lignes dans le confort du siège 30D d'un avion Allegiant MD80, quelque 30 000 pieds au-dessus de la Grosse Pomme. J'ai décollé de Plattsburgh, dans l'État de New York, et je file vers Sandford, un petit aéroport au sud d'Orlando, en Floride. Malheureusement, je suis 24 heures en retard.
Le tout a commencé dimanche, à 13h. En arrivant à l'aéroport de Montréal, je me suis fait dire au comptoir de la compagnie Delta que mon vol de 15h à destination d'Atlanta était annulé en raison d'une importante tempête en Georgie.
Voici ce qui est arrivé ensuite:
· On m'a placé dans un vol de 16h avec escale à Cincinnati et départ pour Orlando à 20h.
· L'avion en question est arrivé à Dorval à 17h en raison d'un ennui mécanique lors de son arrêt précédent.
· Le problème n'étant toujours pas réglé, un technicien a dû être rappelé pour y remédier. À ce moment, j'ai su que je devais trouver un autre vol pour Orlando.
· Quand je suis finalement embarqué dans un avion, vers 20h30, on nous a informés que le copilote ne pouvait s'envoler parce qu'il se rapprochait trop du maximum admissible d'heures de travail consécutives. Des démarches pour dénicher un remplaçant étaient cependant amorcées.
· Une heure plus tard, faute de copilote, le vol a été annulé. Pire encore, tous les autres vols de Delta en partance de Montréal étaient complets jusqu'à jeudi. On nous a donné un numéro 1-800 à composer afin de réaménager nos plans. J'ai essayé, mais personne ne m'a répondu.
· À 23h30, j'ai pris le dernier billet disponible sur le vol d'Allegiant bien que celui-ci quittait Plattsburgh au lieu de Montréal, et ce, à 17h30 le lendemain.
· Quand je suis arrivé au terminal d'autobus tôt le matin pour me rendre à Plattsburgh, on m'a dit que tous les départs vers les États-Unis étaient annulés en raison... de la neige, encore une fois. Vers 10h, la météo était redevenue assez clémente pour nous laisser partir.
· Le terminal de l'aéroport de Plattsburgh n'offre aucun service de restauration. J'ai donc dû me faire livrer une pizza abominable pour le diner.
· À 15h30, j'ai appris que mon vol était surchargé et qu'il m'était possible d'aller en taxi à Burlington, au Vermont, et de prendre un avion qui m'amènerait directement à l'aéroport d'Orlando. J'ai refusé cette offre.
Me voici donc, en train d'admirer les nuages du New Jersey!
Philippe Champoux, mon fidèle photographe, a vécu une épreuve semblable avec Air Canada au cours de la journée de dimanche. Il a finalement décollé lundi, à 14h, à destination de Tampa Bay, ce qui l'obligeait à rouler deux heures de plus pour atteindre Daytona.
Quant à Alain, qui a souffert des mêmes déboires que moi avec Delta et qui a vu son nouveau vol de 6h00 être annulé ce matin, il est assis dans le même avion que moi. Une fois à terre, nous partagerons une voiture qu'il a louée pour nous rendre à Daytona.
Pendant ce temps, j'imagine qu'il y a des gars de Harley qui se la coulent assez douce, merci!
Je devrais être dans ma chambre d'hôtel à minuit. Pour la journée de mardi, la compagnie va me prêter une XR1200 tirée de sa flotte de motos de
Daytona. Je vais sillonner le coin et m'imprégner de l'ambiance tout en testant la machine.
C'est à suivre!
Photos : Jupiter Images
Imprimer