Du pneu MotoGP au pneu de série (1ière partie)

Nous avons parlé de structure du pneumatique avec le Radial, qu'en est -il des mélanges de gommes ?

Un exemple : lors du Grand Prix de Suzuka 1992, nos pilotes ont roulé et gagné sur cette piste détrempée avec des pneumatiques contenant pour la première fois de la silice. Le transfert de technologie vers la série s'est opéré en 1999 sur le Pilot Sport.

Dès lors, comment préserver un secret industriel ?

D'abord en faisant preuve d'une immense confidentialité, ensuite par d'autres procédés comme sur le Pilot Power. Sur ce pneu apparu en 2004, nous avons utilisé des matériaux issus du MotoGP 2002 appelés MRSE pour Michelin Racing Synthetic Elastomer, qui ont permis un énorme progrès dans la vitesse de mise en régime du pneu, c'est à dire son temps de chauffe. Or personne ne peut acheter ces élastomères pour la bonne raison qu'ils sont fabriqués dans notre propre usine de Bassens près de Bordeaux. Ainsi, la concurrence n'a pas accès à ces composants.

L'expérience de la course est -elle plus utile en matière de profils, de structures ou de mélange ?

D'abord dans la formulation chimique des mélanges, même si le Radial prouve que la structure interne du pneu peut être aussi concernée. Pour donner un autre exemple au niveau des mélanges, le HTSC pour High Tech Synthetic Compound a été utilisé en 2003 en MotoGP puis appliqué à la série sur le Power Race. De la même manière, le MMC pour Macro Molecular Compound est un plastifiant utilisé en 2003 en MotoGP et retenu dans la composition du Pilot Power en 2004.

Nous en arrivons au bi-gomme...

Exactement. C'est une technologie que nous appliquons depuis plusieurs années en catégorie reine, mais qui l'aurait imaginée sur la route ? Pourtant, en janvier dernier, nous avons donné naissance au premier pneu bi-gomme racing homologué pour la route ; il est déjà champion de France SuperSport 600 avec David Muscat.