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La Ducati MotoGP Desmosedici

10 décembre 2003

par MotoMag

La Ducati MotoGP Desmosedici
Du génie à l'italienne

À l'instar de presque tous les fabricants sérieux, Ducati s'est lancée en MotoGP, la catégorie phares où Honda joue la carte de la technologie et de la puissance financière, mettant au point une machine dotée d'un moteur à 5 cylindres, et capable de dominer à la faveur du meilleur pilote, épaulé par l'équipe la mieux nantie et dotée du meilleur personnel. Fait intéressant, les autres grandes boîtes japonaises gambergent, incapables de monter du dernier petit cran (Yamaha) ou laissés plus loin derrière comme l'alliance Suzuki-Kawasaki.

Devant une telle armada, Ducati décide donc de miser sur la simplicité, toujours poussée à la limite des performances possibles. En effet, Ducati est réputée pour ses moteurs simples, deux cylindres à 90 degrés, son châssis multitubulaire, le mécanisme desmodromique pour la fermeture des soupapes, de bons pilotes, un travail de développement et une mise au point méthodique de la machine et, surtout, la possibilité de réagir quasi instantanément aux besoins de l'équipe, sans passer par un comité, par de multiples départements et la chamaille interne qui en découle. Oh oui! les machines sont toujours aussi belles, les plus belles du plateau.

Ils ont donc choisi d'utiliser un châssis multitubulaire simple, facile à aménager autour du moteur, de la boîte d'admission, des échappements et des radiateurs, et des réservoirs d'huile et de carburant. La recherche de la rigidité a mené les autres fabricants à créer des châssis en pontons d'aluminium extrudé, complexes et difficiles à changer, et, comme on le découvre maintenant, trop rigides. Je vois encore Dale Rathwell en train de scier le châssis de la Superbike Harley-Davidson de Pascal Picotte afin de l'assouplir, pendant que le chef technique de l'équipe, Steve Scheib se cachait dans le camion pour ne rien y voir.

À l'origine, le moteur Desmosedici (Desmodromique, à seize soupapes) a été configuré comme deux bicylindres à 90 degrés, placés côte à côte sur un seul vilebrequin. Des problèmes de rigidité et de poids les ont ensuite forcés à créer un V4 plus classique, mais la simplicité est restée grâce à l'équilibrage naturel du moteur à angle droit. Pas besoin d'arbre contre-rotatif ou de 5e cylindre pour absorber les vibrations, comme sur les Honda, Proton, Suzuki et Aprilia.

Le mécanisme desmodromique, c'est-à-dire la fermeture mécanique des soupapes plutôt qu'à l'aide de ressorts, leur permet de monter jusqu'à 16 000 tours sans devoir gérer les vibrations et la chaleur dégagées par les ressorts ni avoir recours à la fermeture électro-hydraulique comme en Fl.

Ducati a retrouvé la bonne formule pour sa venue en MotoGP : des solutions connues, une équipe technique compacte et bien financée, une machine relativement simple mais très performante. Et comment!

La vitesse de pointe de la machine est l'égale ou mieux de la Honda, loin devant le reste du peloton. Loris Capirossi et Troy Bayliss, une recrue en MotoGP, taquinent les Honda et se paient des podiums, devant tout le monde sauf Valentino Rossi et Massimiliano Biaggi, les deux coqs de Honda. Bravo les rouges!