Kawasaki ZX-10R ABS 2011 : essai sur piste

Efficace avec ou sans l’électronique
Après une première journée d’essai sur le magnifique circuit de Calabogie en Ontario, les choses qui nous ont le plus impressionnés sont l’efficacité et la transparence des systèmes S-KTRC et KIBS. Jamais le train arrière ne s’est dandiné ou les pneus n’ont dérapé, même si nous y avons mis toute notre bonne volonté.

S’il faut reconnaître que les pneus installés pour l’occasion (Pirelli Supercorsa) sont collants et que le tracé de Calabogie se montre particulièrement lisse, il y a quelques méchantes sorties de virage où bien d’autres machines essayées n’ont pas pu offrir un tel niveau de motricité et une telle impression de sécurité.

(Photo: Filip Bertrand)

Jamais une superbike ne s’est montrée aussi facile de prise en main ou ne m’a donné autant de confiance sur un circuit. Pourtant, après seulement deux séances de 20 minutes, j’enfilais des chronos proches de mon record personnel sur ce circuit comptant 22 virages et deux lignes droites. Que ce soit sur le mode 1 (circuit sec) ou même sur le mode 2 (route sèche), le système se fait entièrement oublier, ne vous laissant ressentir qu’une infime partie des interventions.

Par chance, Kawasaki a eu la bonne idée d’équiper la ZX-10R d’un indicateur de niveau d’intervention sur le tableau de bord, vous renseignant sur le pourcentage d’aide au pilotage en sortie de virage.

Ce qui impressionne d’autant plus est la rapidité d’évaluation et d’exécution du système : il prévient l’éventuelle glisse en s’activant au moment même où vous tournez l’accélérateur, mais sans intervenir inutilement, comme un ange gardien près à vous sortir d’embarras si vous souffrez d’un excès d’adrénaline.

Sa performance vous donne même l’impression qu’il lit dans vos pensées. Ce qui n’est pas totalement faux. Par le biais d’une analyse complexe toutes les 5 millisecondes, il peut prédire l’instant où la motricité deviendra défavorable et réagira donc en un temps record.

Un missile pour les sorties de virage
Dans une longue accélération sur l’angle où l’on étire le deuxième rapport jusqu’à la zone rouge (la montée vers le virage Spoon de Calabogie), l’arrière n’a bougé que de quelques millimètres, vous donnant l’impression de gérer une micro glisse comme un pro en laissant une trace noire tout au long de la montée.

Avec ou sans le système S-KTRC, il faut admettre que la motricité du train arrière se trouve phénoménale, et son efficacité donne l’impression d’avoir à gérer moins de puissance qu’en réalité. (Photo: Filip Bertrand)