Pour sa nouvelle ZX-6R, Kawasaki a choisi une autre voie que celle empruntée ces trois dernières années. La firme japonaise propose une sportive de moyenne cylindrée moins radicale et plus conviviale pour le commun des mortels friands de sport sur route et de journées de roulage en piste.
Grâce à ses 37cc supplémentaires, sa suspension moins ferme et à son ergonomie plus invitante pour la route, la nouvelle ZX-6R 636 apparaît comme l’une des alternatives les plus cohérentes de l’industrie, rien de moins.
Moteur plus costaud
Issu du moteur de la
ZX-6R de 2012, il se voit dorénavant transformé pour offrir plus de couple à mi-régime. Pour contenir l’encombrement, les bielles sont raccourcies de 1,5 mm mais l’alésage reste identique au modèle sortant. On note un gain de puissance de 3 chevaux et 6 autres supplémentaires grâce à l’admission d’air forcé pour un total de 137 ch à 13 500 tr/min. Néanmoins, le gain en couple qui demeure ici l’essence même de l’effort fourni par les ingénieurs Kawa se chiffre à 15 lb-pi à 11 500 tr/min de plus pour un total de 58 lb-pi.
Au nombre des autres modifications en faveur du couple, on note un taux de compression à la baisse (de 13,3 à 12,9 : 1), des conduits d’admission plus longs et une durée d’ouverture des soupapes plus longue. Les pistons reçoivent une couche de molybdène pour diminuer les frictions et accroître du fait la longévité du bloc à 4 cylindres. Les bielles se voient renforcées tandis que le volume de la boîte à air augmente de 560 cc. Le système d’injection peaufiné comme les 4 tubulures d’échappement raccordées vont dans le même sens, toujours dans le but de hausser le couple à mi-régime.
Même cadre, mieux équipé
Le cadre similaire au modèle sortant adopte un angle de direction plus fermé, une colonne de direction conçue pour diminuer la friction et l’excellente monte de pneus Bridgestone S20. La nouvelle fourche à gros piston est reconduite, toutefois une nouvelle technologie a permis de séparer les fonctions d’amortissement de ceux de précharge. Le ressort réside désormais dans le tube de gauche pendant que celui de droite s’occupe de la détente et de la compression. Outre la convivialité, cette nouvelle configuration fait perdre 220 g à la fourche.
Côté freins, la nouvelle ZX-6R 636 utilise des étriers Nissin monoblocs plus légers ainsi que des disques plus grands (+ 10 mm). Outre ces améliorations, la ZX-6R reçoit pour la première fois de l’histoire un arsenal électronique pour assister le pilote au freinage. Le système KIBS à capteur multiple dérivé de la ZX-10R fait beaucoup plus qu’un simple système traditionnel ABS. Il comporte un ordinateur spécifique qui communique avec l’unité de contrôle électronique du moteur pour contrôler précisément la pression envoyée à l’étrier avant selon le poids transféré et à l’étrier arrière selon le frein moteur exercé, afin de prévenir le blocage d’une roue ou l’envolée du train arrière. De plus, la ZX-6R reçoit un nouvel embrayage unidirectionnel plus efficace et plus facile à manipuler.
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| (Photo: Kawasaki) |
L’électronique à la rescousse
Si l’esthétique qui émule les traits de la grande sœur ZX-10R et l’augmentation de la cylindrée constituent bien les plus importantes améliorations, le système de gestion électronique de la traction (
S-KTRC) n’en demeure pas moins une première pour une Japonaise de moyenne cylindrée.
La ZX-6R devient donc la première Japonaise et la deuxième supersport de 600 cc de l’histoire (la F3 de MV fut la première) à offrir de série une aide électronique au pilotage, comprenant l’antipatinage et l’anticabrage (à 3 modes). De plus, elle se targue d’une cartographie modifiable selon deux modes.
Avec sa nouvelle ZX-6R 636, Kawasaki reprend une recette qui a bien fonctionné par le passé. Elle devrait mieux s’adapter aux exigences du quotidien tout en conservant le potentiel dynamique déjà impressionnant du modèle sortant. La petite bombe des verts promet un ensemble d’électronique, performance et de convivialité jamais vu sur une 600, nous sommes impatients d’en faire l’essai sur route comme sur piste. À suivre.
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