Pirelli, fournisseur des pneus de compétition en mondial Supersport et Superbike, distribue depuis le printemps une version améliorée de son pneu sans rainures (slick) Diablo Superbike. Une enveloppe directement dérivée des championnats WSBK.
Le nec plus ultra de la famille « Racing » du fabricant italien, le Diablo Superbike (SC) et le Diablo Supercorsa DOT, fait sa marque également au Canada au niveau national par l’entremise du fournisseur officiel du championnat CSBK, Orion Motosports.
Orion distribue également une gamme de pneus pour le friand de journées de roulage en piste (track day) partout au pays. Novices, intermédiaires et avancés trouvent leurs comptes grâce à une gamme spécifique de gomme dédiée à la piste, mais également homologuée pour les routes publiques; le Diablo Rosso II, le Dragon Supercorsa Pro et le Diablo Supercorsa DOT. Quant au Diablo Superbike, il est exclusivement réservé pour les circuits, pour la course et les « track days ».
 |
| Photo: Moto123.com |
Vise la perfection
Grâce à la recherche en laboratoire et les tests sur piste faits en collaboration avec les meilleurs pilotes au monde, Pirelli a su développer un pneu sans rainures qui permet un niveau de performance de haut niveau et surtout une convivialité d’usage surprenante pour le commun des mortels. Voilà sans doute pourquoi on retrouve de plus en plus de Pirelli dans les clubs de roulage en piste.
Au lieu de se concentrer sur un procédé multigomme comme ses concurrents, la marque transalpine mise sur d’autres spécificités techniques, telles que le mélange de gomme et l’extension de la surface de contact pour conserver les performances et augmenter la durabilité.
Trois types de gomme offerts SC0, SC1 et SC2
Lorsque la température et les conditions de piste son parfaites, la plupart des gommes feront l’affaire selon vos goûts et le type de moto. Par contre, si la température est basse, ou s’il vente beaucoup (débris et sable se déposeront sur la surface) il faut éviter les gommes trop tendres à l’arrière. Optez pour une monte SC2 plus endurante qui résistera mieux au manque d’adhérence et à l’abrasion. SC1 lorsque la journée débute et demeure chaude et SC0 uniquement lorsqu’il fait très chaud et à condition que la surface soit très adhérente et lisse.
Le choix de gomme du pneu avant devrait à son tour être fait en prenant compte du revêtement (lisse ou abrasif), du nombre de gros freinages et d’entrées de virage à haute vitesse et bien sûr de la température ambiante. À l’inverse de l’arrière, une gomme SC1 convient mieux à une température basse et une surface lisse et une gomme SC2 pour surface chaude et plus abrasive. Voir le tableau.
 |
| Photo: Pirelli |
Trois pistes, une machine, une marque de pneu
Moto123.com a mis à l’épreuve le Diablo Superbike cuvée 2013 sur les circuits de Calabogie, du Mont-Tremblant et de l’Autodrome St-Eustache. Une BMW HP4 Competition avec ses suspensions intelligentes et ses 193 chevaux apparaît ici l’arme de choix pour torturer les gommes Pirelli.
La pression d’air demeure toujours très importante pour un fonctionnement optimal. Nous avons donc débuté la journée à 22 psi à l’arrière et 28,5 à l’avant à froid (sans couverture chauffante) pour bien sûr obtenir la pression idéale en sortant de la piste qui ne doit pas dépasser 26 pour l’arrière et 32,5 psi à l’avant, selon les ingénieurs et chefs d’équipe en WSBK.
Avec ou sans couverture
Sans couverture chauffante, j’ai pris la piste à maintes reprises et toujours obtenu une bonne adhérence après seulement un demi-tour de piste. Le pneu Diablo Superbike (SC1 à l’avant et SC2 à l’arrière) s’est montré facile à monter en température, constant et accrocheur… en diable. Les phases d’entrée de virage à haute vitesse accompagnées d’un soupçon de frein avant ne posent pas de problème, la moto demeure contrôlable et facile à inscrire.
Le Pirelli Diablo transmet également à merveille le niveau d’adhérence à l’avant, m’avertissant avec un léger sautillement à l’approche de la limite, et ce, sans perturber ma confiance, comme si on parlait la même langue. Le pneu arrière transmet aussi bien le niveau d’adhérence en sortie de virage et pardonne presque autant qu’un pneu DOT lors de la remise des gaz. Un plus pour le commun des mortels appelés à retourner travailler le lundi matin en un seul morceau.
En après-midi sous le soleil, on prend toujours la piste avec confiance, sachant qu’il sera possible déjà de frotter son genou droit dans le sixième virage du circuit de Calabogie et le huitième à Tremblant, et ce, dès le premier tour et sans couverture chauffante. Mieux que la plupart de ses concurrents qui demandent tous une plus longue période de réchauffement.
Mais où sont les améliorations?
J’ai trouvé la réponse après plusieurs minutes en piste sans interruption (session ouverte de plus de 30 minutes à Tremblant). Le nouveau Diablo Superbike se montre encore plus constant au fil des tours. Si on le chauffe trop, on a qu’à diminuer légèrement le rythme (deux dixièmes) le temps d’un demi-tour pour retrouver une performance optimale. De plus, la nouvelle cuvée se montre également plus durable d’environ 25% par rapport à celle qu’elle remplace et permet toujours de rouler fort jusqu’à la fin des marques d’usure.
S‘il ne surpasse pas les meilleurs côté longévité, le nouveau Pirelli Diablo Superbike peut se vanter d’offrir la plus courte période de réchauffement de l’industrie. De plus, son adéquation performance/aptitude à pardonner les fautes de pilotage le place selon nous sur la plus haute marche du podium des journées de roulage en piste.
Le choix des dirigeants du Championnat du monde de Superbike (WSBK) et de Pirelli mondial d’opter pour une dimension de 17 pouces cette année au lieu des pneus 16,5 pouces utilisés en 2012 permettra sans doute à Pirelli d’étudier et de mieux développer leur pneu 17 pouces, la dimension la plus utilisée pour la route et la piste. Pirelli se rapproche encore plus de sa philosophie première « Nous vendons les pneus avec lesquels nous courons, nous courons avec les pneus que nous vendons ».
Imprimer