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Ouf, la tornade du Supermotocross de Montréal est passée ! (vidéo)

22 octobre 2010

par Guy Giroux

NDLR : Guy Giroux fait figure de légende dans le monde de l’Enduro au Canada, toujours dans le coup pour des victoires au Québec et surtout dans la classe… vétéran au niveau canadien, à bord de ses Husqvarna. Nous lui avons demandé de nous parler de la vie d’un pilote Pro et de ses aventures au Supermotocross de Montréal 2010 dans la classe EnduroCross.

Le mois de septembre a été complètement fou : deux courses du championnat canadien d’Enduro, une course du championnat québécois (FMSQ), le Supermotocross de Montréal, en plus de mon vrai boulot : organiser la réunion annuelle des concessionnaire Husqvarna pour le lancement des modèles 2011. (ndlr : Car notre héros doit aussi gagner du pognon, pas seulement en dépenser !)

Récapitulons la semaine : j’ai passé la journée de lundi à nettoyer et à réparer les motos utilisées lors de la dernière course de la FMSQ. Mardi, je me suis rendu à Montréal pour prendre possession des quatre nouvelles Husky 2011 à l’aéroport. Ce qui devait être une affaire de deux heures s’est transformé en marathon de huit heures car les papiers de dédouanement n’étaient pas conformes, les motos arrivant tout droit d’Italie, vous voyez. Nous avons ensuite passé toute la nuit pour les monter. Le lendemain, j’ai chargé la remorque de tout le matériel nécessaire pour le lancement des 2011, pour la course, et pour les deux pilotes de l’usine invités au Supermotocross, Bartosz Oblocki et Ryan Graffunder.

Photo: Philippe Champoux/Moto123.com

Réveil à 4hr jeudi matin, direction Montréal pour participer à une émission de télé matinale. Suivi d’un passage à l’hôtel de Bartosz et Ryan pour ensuite les ramener au complexe X-Town, cinquante bornes au nord de Montréal. Sur place, il pleuvait des clous sans relâche, justement de quoi faciliter le montage des tentes pour le lancement, puis ensuite coordonner les essais des nouvelles machines sur la piste intérieure. Le mécanicien de Bart a passé toute la journée à bichonner la 300 de Ryan selon ses préférences. J’ai encore une fois constaté à quel point les pilotes « usine » ont tous leurs petits caprices, leur style bien particulier. Vers les 17h, Karine (ma blonde), Bart et moi avons finalement pu aller s’amuser sur la piste. Je m’y sentais à l’aise, roulant sans forcer à seulement une ou deux secondes des chronos de Bart! Pas mal, non?

En fin de journée, il nous fallait tout démonter et repartir vers le Stade olympique de Montréal. Arrivée à 23h après une petite bouffe rapide juste avant de se garer devant la barrière et que les choses se compliquent. Le « brillant » responsable du stationnement a eu la l’excellente idée de nous placer sur une pente gazonnée, et super glissante après la plui de la journée, tout juste derrière le Stade. Lorsque j’ai senti la remorque commencer à glisser vers le bas de la pente, j’ai suspendu les manœuvres et me suis couché dans le lit de camp aménagé dans la remorque, et donc en angle descendant, comme la remorque. Vendredi à l’aube, le nouveau responsable nous a trouvé une place super – ouf ! J’ai ensuite enchaîné les réunions jusqu’à 13 h, pour ensuite monter sur la piste vers les 15h pour quelques tours de familiarisation, alors que mes concurrents en étaient à pousser pour faire péter les chronos. Je me suis donc promené doucement, question de trouver les diverses façons de minimiser l’effet des obstacles, et donc d’aller un peu plus vite que les jeunes. Malgré un chrono de merde de 1:08 j’étais heureux car je connaissais maintenant tous les racoins de la piste d’Endurocross.

Samedi matin, je suis revenu plus tôt que prévu de mes réunions, car je devais compléter ma préparation pour la course plus tard en soirée. Mon objectif lors des dernières pratiques était très simple : compléter un premier tour de piste relax pour bien me remémorer les obstacles, puis pousser de plus en plus fort à chaque tour. Après un temps de 1:01, je me suis reposé puis retourné en piste et tourné un 59,6sec, le tout dans la plus grande maîtrise. Même chose lors de la seconde pratique, avec un 1:00m à la clé. Je me sentais bien à ce rythme, sans faire d’erreurs, et mon niveau de confiance montait d’autant.

Lors de la course de qualif, je me suis rangé juste à côté de Mike Brown (KTM US), sachant très bien qu’il prend des départs canon et tasse le monde devant lui, ce qui allait me donner le champ libre si j’arrivais à me coller à sa roue arrière. J’avais vu juste, car quelques secondes après le départ, nous étions premier et deuxième, avec la voie libre devant nous.

En arrivant devant la rangée de gros pneus, j’ai constaté – trop tard – que la piste avait changé, la petite rampe en terre devant les pneus ayant disparu. J’ai bien essayé de les survoler tout de même, mais ma roue arrière à frappé les pneus assez fort pour provoquer une culbute cul par-dessus tête – bye bye podium. J’ai tout de même réussi à me séparer de la moto et atterrir sans trop d’encombre. Mon embrayage centrifuge Rekluse m’a sauvé la peau, et j’ai eu tôt fait de retrouver la quatrième position! J’ai ensuite piloté sagement jusqu’à la fin, tout en apercevant Bartosz juste devant moi, et je savais que je pouvais répéter le même exploit lors de la course principale.

Lors de la finale, je me retrouvais donc encore une fois à la gauche de Brown, histoire de refaire un départ charrue comme lors de la qualif. Mais cette fois-ci, je me suis planté royalement au départ, me retrouvant neuvième après le premier tour. Restant bien calme, je suis revenu jusqu’en cinquième et pouvais même apercevoir Julian Cerny (Alberta) devant moi! C’était maintenant à mon tour de gaffer sur une pierre, perdant alors une position à Phil Chainé (le champion enduro FMSQ 2010). Je m’apprêtais à la reprendre lorsqu’il chuta juste devant moi et que je restais pris et perdait plus de temps. Puis au dernier tour, la situation se répète avec un amateur lent au possible. Dixième et en beau joualvert! Je n’en suis pas encore revenu de celle-là !

Au niveau de la course, je ne comprends toujours pas pourquoi on a changé la piste juste avant la course sans nous le dire ou nous donner un tour de reconnaissance. Et pourquoi laisser courir des pilotes de classe Junior moins rapides dans une course de niveau Pro?

Après la finale, j’ai bien essayé de relaxer mais il nous restait trop de boulot à faire pour tout replier et remettre dans la remorque. Nous sommes finalement allés nous amuser à 1.30h. Mais quelle soirée!!! On nous a mis à la porte vers les 3h, et le souper de poutine graisseuse a bien terminé la soirée pour toute la gang.

On est ensuite retournés au camion et, comme l’année passée, je me suis assis et observé ce satané stade en béton qui m’avait encore une fois avalé tout rond! J’imagine que ça fait partie du jeu. À bien y penser, j’aurais peut-être dû adopter une stratégie différente, ou des trajectoires différentes par exemple! Mais il est trop tard. Aurai-je une seconde chance en 2011? Seul l’avenir nous le dira.

La dernière course de la FMSQ arrive, puis j’ai encore quelques semaines pour me faire plaisir avant les premières neiges.

À plus !

G-rocks