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Volvo C30 T5 R-Design 2009 : essai routier

25 novembre 2008

par Luc Gagné, Auto123.com


Quand on cherche une solution sur quatre roues pour affronter un centre-ville congestionné, on ne choisit pas d'acheter une Volvo C30 comme on choisit une Toyota Yaris. On achète la Yaris avec un esprit rationnel, pour son bas prix et sa faible consommation de carburant.

La C30 se distingue grâce à de nombreux accessoires qui rehaussent l'esthétique de la carrosserie.

Au contraire, c'est une pulsion qui déclenche le processus d'achat d'une C30, deux fois plus chère. On la choisit, la petite suédoise, pour se faire plaisir, parfois aussi pour soigner son prestige personnel. Comme on le ferait en choisissant une MINI Cooper S ou une Audi A3 2.0T.

Alors, pourquoi ajouter une nouvelle identité à une C30 en lui accolant l'étiquette R-Design ? Parce que, aujourd'hui, voyez-vous, que ce soit pour un vêtement ou une voiture, certains consommateurs sont confortés uniquement quand le produit qu'ils choisissent est griffé. Cette étiquette confirme le statut de produit de luxe.

Hmmm...

Retour du pendule

Il est amusant d'observer ce retour du pendule. Dans les années 80, pour épater la galerie avec une Lincoln, il ne suffisait plus qu'elle se nomme Continental; elle devait également porter la signature de Bill Blass ou de Versace !

Les gurus du marketing de Volvo ont perçu ce retour du balancier. Alors, ils ont habilement regroupé deux ensembles d'accessoires offerts en 2008 et portant des noms confondants (ensemble Sport et ensemble d'accessoires sport...). Puis, ils ont adopté cette nouvelle appellation. Volvo n'est d'ailleurs pas seule à prendre ce tournant. Pensez à Audi qui a introduit la gamme d'accessoires S-line.

Steve Mattin, directeur du Design et vice-président principal de Volvo Cars, explique cette décision : « R-Design s'aligne parfaitement sur la stratégie visant à rendre nos voitures plus extraverties. R-Design donne aux acheteurs l'occasion de corser encore plus la personnalité déjà fort remarquable de leurs voitures. »

Au Canada, pour 2009, des ensembles R-Design sont proposés pour la C30, la S40, la V50 et le XC90. Et qui dit griffe, dit dollars additionnels. Dans le cas du modèle que nous avons conduit, une C30 T5, l'option R-Design ajoute 4200 $ à la facture. Un surcoût lié à des accessoires qui, pour l'essentiel, ne modifient que l'esthétique de la voiture.

Le moteur turbo de la C30 T5 développe 227 chevaux.


R-Design pour la T5
Pour la C30 T5, cet ensemble comprend des roues en alliage Atreus de 18 pouces, qui remplacent celles de 16 pouces livrées en monte d'origine. Très élégantes, ces roues engendreront toutefois un autre surcoût au moment d'acheter des pneus d'hiver. À moins que l'acheteur n'opte pour des pneus d'hiver de 16 pouces, qui seront moins coûteux et nettement plus efficaces dans la neige !

L'ensemble R-Design de la T5 comprend d'élégantes roues en alliage de 18 pouces.

Cet ensemble d'accessoires comprend aussi des embouts chromés pour l'échappement double, une coiffe à effet métallique pour les rétroviseurs extérieurs, un becquet arrière qui n'affecte pas le champ de vision arrière, des pédales en aluminium et des cadrans « sport », des appliques d'aluminium sur le tableau de bord et un pommeau de levier de vitesses également garni d'aluminium.

La sellerie est en Vulcaflex noir avec un empiècement central en cuir d'une couleur crème contrastante. Un logo R-Design de taille discrète apparaît en relief dans le haut du dossier, alors que des piqûres de fil de couleur crème rehaussent ces sièges moulants.

À l'extérieur, les moulures de bas de caisse de l'ensemble R-Design accentuent le galbe des formes de la voiture. Volvo propose des moulures de couleur coordonnée à la carrosserie ou de couleur complémentaire. Ces dernières donnent un effet deux tons réussi qui, dans le cas de notre voiture d'essai, a fait tourner bien des têtes.

R-Design, c'est aussi (heureusement) quelques équipements qui rehaussent la qualité de la conduite : de puissants phares au xénon munis de gicleurs lave-phare (très pratiques en hiver) et deux sièges baquets à réglage électrique (dans la C30 2.4i R-Design, seul le siège du conducteur est électrique).

Une chaîne pour mæstro !
Notre véhicule d'essai était également muni de l'ensemble « DynAudio ». Il s'agit d'une chaîne Pro Logic II à dix haut-parleurs et un amplificateur de 650 watts dont la qualité de la reproduction sonore constitue un véritable régal pour un mélomane, surtout lors de longs voyages. Ce plaisir se paye, toutefois, puisque cet ensemble offert en option ajoute 1000 $ à la facture.

Les appliques au fini aluminium abondent dans l'habitacle sur cette section « flottante » du tableau de bord.


Notre modèle d'essai disposait également d'une petite tablette cache-bagages. Bien qu'elle soit un peu encombrante au moment de charger des bagages, quand on la soulève, sa raison d'être demeure évidente : cacher vos richesses des regards indiscrets et des voleurs. Et pour une voiture dont le hayon est une grande pièce de verre facile à casser d'un coup de pied-de-biche, il reste difficile d'expliquer que cet accessoire essentiel figure parmi les options (+350 $) !

Pour le reste, c'est une C30.
Oubliez la griffe, et vous retrouvez l'agrément connu d'une C30 T5, avec ses accélérations linéaires, puissantes et soutenues, que procure son 5-cylindres suralimenté. Il retranche tout de même deux secondes au 0-100 km/h du 2,4-litres atmosphérique.

La boîte de vitesses automatique Geartronic à 5 rapports offerte parmi les options (1500 $) et qui équipait notre véhicule d'essai, s'est révélée un régal. Il s'agit d'une boîte souple et bien étagée, amusante à utiliser sur le mode manuel sur les routes sinueuses.

Cette T5 nous a procuré un comportement routier confortable, gracieuseté d'une suspension bien calibrée.

La consommation de cette C30 a constitué une agréable surprise. Après avoir parcouru plus de 1200 kilomètres, en ville et sur autoroute, nous avons relevé une consommation moyenne de 9 litres aux 100 kilomètres. Cette consommation, à quelques dixièmes de litres de celle d'une C30 2.4i, se révèle attrayante pour une sportive à moteur turbo. Une différence de frais d'utilisation subsiste entre les deux C30, cependant, puisque la T5 se nourrit de carburant super.

Superbe routière
Cette T5 nous a procuré un comportement routier confortable, gracieuseté d'une suspension bien calibrée et d'une direction précise. Les sièges baquets bien dessinés nous ont donné un confort princier. Derrière, par contre, les places sont plutôt symboliques. Pour un petit qui va à la maternelle, ça ira. Mais dans le cas d'un adulte, l'amitié qui vous lie à lui sera d'une durée inversement proportionnelle à la durée de son séjour dans l'un de ces réduits !

Quant au système d'information sur les angles morts (« Blind Sport Information System » ou BLIS), cette option de 750 $ conserve des vertus très discutables. Ses petits témoins lumineux s'illuminent parfois trop souvent, dans une circulation dense, par exemple. Si bien qu'on en vient à l'oublier. Comme Pierre, qui a crié au loup trop souvent inutilement. Qui plus est, le BLISS signale parfois des obstacles qui... n'existent même pas ! Allez savoir...

N'empêche, une C30, j'en prendrais une demain très volontiers. Elle est l'une de ces rares voitures qui suscite le plaisir de conduire même à l'arrêt, et cela, avec ou sans l'écusson R-Design, croyez-moi !