Grâce aux solides moyens de Polaris, une gestion sans faille et l’aide de la famille de designers Ness, Victory s’est forgé une image de marque à saveur unique en aussi peu que 16 ans. Leur plus récent fruit : la Gunner, une cruiser sans fioriture au style à la fois « bobber et muscle cruiser ».
Force est de reconnaître que la Gunner présente un style costaud des plus réussi avec son gros pneu avant Dunlop 491 Elite II à lettrage blanc, ses jantes exclusives de 16 pouces, sa peinture mate, sa selle mono et son gros échappement à sortie double revêtu de noir. Son petit phare rond plus consensuel prouve la constante évolution des styles chez Victory, terminé le look acéré du phare des Hammer et Vegas.
Le poste de pilotage simple, mais bien placé et rétroéclairé permet de voir, par une petite fenêtre numérique intégrée, une foule d’informations qu’on fait défiler par l’entremise d’un bouton près de la poignée de gauche.
Le guidon en V assez large et des repose-pieds pas trop avancés offrent une position de pilotage pas trop étirée. Une ergonomie qui pourra être largement personnalisée via le catalogue de pièces et accessoires Victory; guidons, repose-pieds, selles. Faites de même pour la sonorité de l’engin en choisissant un échappement de performance, au son viril, mais acceptable qui ne devrait pas trop attirer les forces policières.
Mécanique éprouvée
Sonorité et sensation sont au rendez-vous avec le bicylindre Freedom 106 (1731 cc) surtout équipé de l’échappement court à double sortie facultatif. Relativement souple, il accepte de reprendre dès les 1500 tr/min, tout en douceur et sans à-coup. Pourtant il se donne la capacité de vous pousser très fort jusqu’au rupteur électronique de sur-régime. À partir de 2000 tr/min les reprises sont vigoureuses et au-delà de 3000 tr/min il pousse comme pas un, assurément l’un des plus puissants bicylindres de la catégorie aux côtés du bloc 110 pc de Harley et du moteur en ligne de la Thunderbird de Triumph.
La boîte de vitesse virile des Victory s’est passablement améliorée au fil des ans, elle permet dorénavant des changements faciles et précis et très peu de jeux d’engrenages, il ne lui manque qu’une manette d’embrayage un peu moins dure à manipuler. Il faut avouer que la plupart des essayeurs présents lors du lancement américain avouaient personnellement bien aimer cette fermeté qui donne une impression vive de pilotage.
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| Sonorité et sensation sont au rendez-vous avec le bicylindre Freedom 106 (1731 cc) surtout équipé de l’échappement court à double sortie facultatif. (Photo: Barry Hathaway) |
Pas de révolution, mais…
Côté cadre, elle reprend les standards de Victory avec une pièce à double berceau en acier pourvu de suspensions (monoamortisseur et fourche télescopique traditionnelle) plutôt efficace pour un style aussi baissé. Sur ce point, elle bat totalement ses concurrentes. L’ensemble permet de rouler sur route abîmée sans trop de mal, tandis que la rigidité du châssis encaisse tout sans broncher. Sur route sinueuse, la Gunner impressionne également en procurant un réel plaisir de pilotage, la rigidité du cadre et le pneu arrière pas trop large (140 mm) y sont pour quelque chose. Bien sûr, une fois le dosage de l’étrier arrière assimilé, qui vient à la rescousse d’un frein avant qui manque de mordant.
Sur l’autoroute, encastré dans la selle qui culmine à seulement 635 mm du sol (la plus basse chez Victory) et protégé par l’imposant réservoir, on peut facilement soutenir un rythme de l’ordre de 120 km/h, le haut du corps étant relativement préservé. Au final, une monture qui ne fait pas payer le style par l’inconfort.
La Victory Gunner 2015 se trouve sans vraie rivale, surtout grâce à son prix des plus abordable et son style jeune et épuré. L’ambiance à bord vaut à elle seule chaque cent dépensée. La firme de Medina au Minnesota propose avec sa nouvelle Gunner l’un des meilleurs rapports qualité/prix de son histoire.
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| Côté cadre, elle reprend les standards de Victory avec une pièce à double berceau en acier pourvu de suspensions plutôt efficace pour un style aussi baissé. Sur ce point, elle bat totalement ses concurrentes. (Photo: Barry Hathaway) |
Les +
- Moteur fiable, efficace et charismatique
- Style réussi
- Qualité générale
- Prix concurrentiel
Les-
- Embrayage toujours dur à manipuler
- Frein avant qui manque de mordant
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