Suzuki comble le manque entre la
C50 et l’exubérante
M109 avec une nouvelle cruiser de tourisme léger tout habillée de noir. Longue et basse ainsi qu’équipée d’un parebrise, d’un large guidon, d’une selle creuse et de valises latérales, la boulevardière semble prête à faire voir du paysage.
Certains y trouveront peut-être un manque d’originalité, mais les plus fanatiques du genre rétorqueront que le style « bagger » répond à des règles précises et immuables. De ce côté Suzuki à réussi le coup, la
C90T séduit l’amateur du genre avec ses chromes noirs, ses appliqués noir mat, ses superbes jantes d’aluminium et ses deux valises rigides recouvertes d’une finition simili cuir qui embellissent, allongent et abaissent l’arrière de la moto.
Une mécanique connue
La nouvelle Suzuki reprend l’essentiel de la partie cycle et de la base mécanique de la
M90. Le bicylindre en V, refroidi par liquide de 1462 cc conserve un simple arbre à cames et des culasses à 4 soupapes. Les cylindres sont revêtus d’une couche antifriction par électrolyse de carbure de silicium, ce qui améliore également le transfert de chaleur. Comme la M109, elle reçoit une boîte à air à 3 chambres distinctes tandis que le système d’injection à double papillon, identique à celui de la sportive
GSX-R se voit géré par un ordinateur dernier cri.
La cylindrée du moteur pourtant conséquente et la longue course de ses pistons offrent un caractère plutôt sage. La mélodie et les sensations demeurent discrètes, le moteur ne démontre aucun excès de frime. L’engin tout indiqué pour avaler du kilomètre sans se fatiguer. Doux en ville, on évolue au rythme du gros couple facile à exploiter. Sur l’autoroute, le bicylindre se fait même totalement oublier, aucune vibration ne vient perturber le confort des occupants.
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| Le bicylindre en V, refroidi par liquide de 1462 cc conserve un simple arbre à cames et des culasses à 4 soupapes. (Photo: France Ouellet) |
Calibrée pour les grands espaces
L’embrayage assisté (Clutch Assist System) permet des changements de rapport faciles, doux et précis en réduisant la pression sur les disques et par le fait même l’effort sur la manette d’embrayage. La transmission finale s’effectue par arbre et cardan pour simplifier l’entretien.
Cette transmission secondaire comporte par contre un rapport final très élevé, qui oblige souvent de rétrograder sur le 1er rapport en ville pour éviter les cognements du moteur. Il faut également maintenir le régime très bas sur le 2e rapport pour éviter que l’engin vous propulse bien au-delà de la vitesse permise d’un boulevard.
La C90T demande de l’espace pour bien évoluer, voilà pourquoi elle se porte à merveille sur une petite route de campagne ou sur l’autoroute, où les 3e et 4e rapports sont suffisants pour réduire le régime et permettre de doubler sûrement. Le 5e rapport semble lui, avoir été calibré pour les grandes autoroutes américaines où la limite de vitesse frise les 130 km/h.
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| La C90T demande de l’espace pour bien évoluer, voilà pourquoi elle se porte à merveille sur une petite route de campagne ou sur l’autoroute. (Photo: France Ouellet) |
Équilibrée
Grâce à un centre de gravité bas, un équilibre parfait et une garde au sol surprenante pour une cruiser munie de repose-pieds plateforme, on se fait plaisir dans les enfilades de virages. La C90T se montre conviviale et rassurante, peu importe les conditions (grand vent et pluie) et le type de roulage. Le tout servi d’une position de pilotage relaxante, bien à l’abri derrière le grand parebrise. À basse vitesse, elle se pilote avec convivialité, en faisant oublier son poids comme son gros pneu arrière. Son comportement se montre dans l’ensemble étonnamment sain.
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| Grâce, entre autres, à une garde au sol surprenante pour une cruiser munie de repose-pieds plateforme, on se fait plaisir dans les enfilades de virages. (Photo: France Ouellet) |
Suspension efficace et bien calibrée
Les suspensions travaillent bien, assurant aux occupants un confort appréciable, en accord avec l’assise bien rembourrée et moulée. Si ce n’est d’un profond nid-de-poule, jamais le monoamortisseur ne fait subir de retour sec. Surprenant, vu le poids conséquent de la machine.
Le freinage se montre correct à l’avant et très performant à l’arrière, vaut donc utiliser une combinaison des deux pour obtenir un freinage puissant et sûr. Si l’ensemble se dose bien, un système ABS n’aurait certainement pas été superflu sur ce modèle appelé à rouler beau temps mauvais temps loin du bercail.
La C90T offre une facilité de pilotage des plus agréables, un style « bagger » très réussi et surtout un confort princier. Il ne reste plus qu’à remplir les sacoches au retour du boulot et s’évader loin en laissant derrière tous ses tracas.
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| Les suspensions travaillent bien, assurant aux occupants un confort appréciable, en accord avec l’assise bien rembourrée et moulée. (Photo: France Ouellet) |
Les +
- Douceur du groupe propulseur
- Confort général
- Comportement sain
- Style réussi
Les -
- Rapport de la transmission finale trop long
- Pas d’ABS, pourtant le fabricant l’offre sur certains modèles de moins de 10 000 $
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