Honda prouve une fois de plus qu’elle ne manque pas d’audace avec cette nouvelle déclinaison du genre cruiser moderne. Après la
F6B et la
CTX700T, voici la
CTX1300T. Le style « bagger » est ici réinventé, une moto qui marie le style d’une cruiser à la polyvalence d’une moto de tourisme. Elle s’adresse à une clientèle branchée, ennuyée du style cruiser rétro et toujours soucieuse de son confort.
Un style controversé
Grâce à son style d’extra-terrestre, personne ne reste indifférent. Sa ligne élancée, son gros carénage façon F6B et son magnifique moteur V4 à vilebrequin longitudinal y est pour beaucoup. Les critiques des admirateurs sont partagées, on l’adore ou on la déteste. Après le choc visuel c’est du côté de la finition et de l’équipement que la nouvelle CTX1300T se fait valoir. La fabrication se trouve des plus soignée, la finition n’attirant aucune critique.
Mécanique connue
Son moteur V4 de 1261 cc, ouvert à 90 degrés provient de la ST1300. Son architecture à 2 soupapes par cylindre privilégie la disponibilité à bas et moyen régime. Les ingénieurs Honda ont modifié le calage de distribution, l’admission et la ligne d’échappement afin d’améliorer la réponse à mi-régime. Il se trouve plus linéaire, un peu moins véloce à haut régime, mais toujours aussi facile à exploiter que celui de la ST. La boîte de vitesse à 5 rapports voit ses rapports allongés et hérite de la transmission finale de la ST à arbre et cardan.
L’antipatinage qui se propage sur la gamme Honda cette année veille au grain, il agit comme limiteur de couple, si le pneu arrière se met à patiner, le système réduit le carburant injecté pour en rétablir l’adhérence. La CTX1300T se dote également du fameux système CBS-ABS combiné, liant l’étrier avant à celui arrière. Le système se complète de 2 disques de 310 mm à l’avant et un de 316 mm à l’arrière.
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| Son moteur V4 de 1261 cc, ouvert à 90 degrés provient de la ST1300. Son architecture à 2 soupapes par cylindre privilégie la disponibilité à bas et moyen régime. (Photo: Olivier Delorme) |
Position de pilotage peu commune
Au guidon on trouve une toute nouvelle dimension, une sensation bizarre d’être assis trop sur l’arrière de la machine. Le pilote, loin du tableau de bord bénéficie en revanche d’un grand guidon qui tombe bien dans les mains, d’une selle surdimensionnée nichée à seulement 726 mm du sol et de repose-pieds placés légèrement en avant. La CTX se targue également de poignées chauffantes, d’une large selle pour passager, de 2 poignées de maintien et de 2 valises latérales de 35 litres chacune. Les valises sont malheureusement boulonnées sur la coque arrière et sur le support inférieur, elles se retirent donc seulement à l’aide d’outils.
Côté instrumentation, on trouve un indicateur de vitesse et un compte-tour analogue ainsi qu’un affichage central numérique. Sur le gros réservoir, on trouve un coffre à gant et différents boutons qui commandent la chaîne stéréo de 50 watts et le système Bluetooth. Leur emplacement demande malheureusement de quitter la route des yeux pour les manipuler.
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| Côté instrumentation, on trouve un indicateur de vitesse et un compte-tour analogue ainsi qu’un affichage central numérique. (Photo: Olivier Delorme) |
Plus cruiser que GT?
Sur la route, la CTX1300T profite d’un centre de gravité bas grâce à un réservoir sous la selle et un moteur placé bas dans le cadre. Le poids important de la machine (332 kg) et le long empattement viennent tout de même perturber cet équilibre, elle n’est pas aussi agile qu’une GT. La garde au sol demeure dans la moyenne des cruisers alors que le pneu arrière de 200 mm ne vient pas trop compliquer les manœuvres à basse vitesse.
Plus custom que routière sportive, la CTX1300T offre une protection limitée contre le vent. En revanche elle offre une position détendue idéale pour la balade sur les routes de campagne. Le dos droit, calé contre un mini dosseret, rien ne vient perturber le confort du pilote. En ville elle se sent un peu à l’étroit surtout au niveau des rétroviseurs moulés à même le carénage. Ces derniers offrent de surcroit une visibilité arrière discutable, obstruée par les mains et les bras du pilote.
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| Plus custom que routière sportive, la CTX1300T offre une protection limitée contre le vent. (Photo: Olivier Delorme) |
Fluidité et calme
La CTX préfère les grands espaces où elle évolue avec une grande douceur. Le luxe et le calme sont omniprésents, merci à la mécanique V4 qui excelle de ce côté. Aucun cliquetis dérangeant ou vibration indésirable, une grande discrétion qui invite à prolonger la balade. Le comportement de la machine se trouve de plus très sain, la répartition de poids avant/arrière presque idéale et la bonne calibration des composants de suspension permettent de rouler en toute quiétude. Elle fait preuve de fluidité et d’une convivialité exemplaire pour une si grosse monture. Peu importe le rythme, la partie cycle demeure parfaitement homogène.
La nouvelle CTX1300T se montre très aguichante. Les seuls bémols se situent au niveau du style qui tranche avec toute la production actuelle et le prix un peu trop prémium pour l’équipement offert. Bien sûr la finition de l’ensemble explique en partie la facture, mais c’est surtout à notre avis les qualités dynamiques de la monture qui sauront séduire les nouveaux acheteurs.
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| Elle fait preuve de fluidité et d’une convivialité exemplaire pour une si grosse monture. (Photo: Olivier Delorme) |
Les +
- Qualité dynamique
- Finition
- Moteur doux et onctueux
- Convivialité
- Audace du manufacturier
Les -
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