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Harley-Davidson Cross Bones 2010 : essai

2 juillet 2010

par Dustin A. Woods , moto123.com

Une chose demeure toujours assurée : la Cross Bones se démarque de la plèbe, avec son réservoir d’huile en forme de fer à cheval et emblème de tête de mort, les bandes décoratives et lanières en cuir tressées sur le réservoir d’essence rappellent des tendances courantes de l’après guerre (mondiale !). Idem pour la selle avec ressorts (essentielle sur toutes les anciennes motos sans amortisseur arrière), un tout qui témoigne d’un grand souci du détail.

Arborant une fourche de type « Springer » à parallélogramme et ressorts extérieurs, peint en noir brillant et un guidon surélevé, la Cross Bones possède à la base l’ADN d’une Softail. Évidemment, cela inclut le moteur Twin Cam 96B (refroidi à l’air) jumelé à la boîte à six rapports. Le démarrage du bicylindre remplit les oreilles du doux et prévisible grondement qui a fait la renommée des grosses Harley. Bien qu’elle semble dépourvue d’un amortisseur arrière et qu’elle assoit le pilote sur une selle à ressorts, la Cross Bones se comporte essentiellement comme le reste de la famille Softail. Affronter une chaussée irrégulière en ligne droite ne pose pas de problème grâce à la flexibilité additionnelle de ladite selle et du guidon. En revanche, cette même flexibilité rend l’expérience déstabilisante, pour ne pas dire un peu terrifiante, quand on attaque des virages serrés ou qu’on freine trop brusquement sur un asphalte endommagé.

La signature emblématique de Willie G Davidson, le styliste en chef et auteur des lignes de la Cross Bones. (Photo: Dustin A. Woods/Moto123.com)

Très souvent, les grands manufacturiers qui décident de commercialiser un « bobber » se font assaillir de critiques venant de la presse. Certains journalistes crient en effet au blasphème, dénonçant ce qu’ils considèrent être une tentative infructueuse de recréer le passé simplement pour vendre plus de motos. Harley-Davidson ne connaît pas ce mauvais sort — et avec raison. Après tout, n’est-ce pas la même compagnie qui a lancé la mode des « bobbers? » Qui de mieux placé pour créer une version moderne comme la Cross Bones?

Oui, le fait de créer une telle moto avec son dur labeur plutôt que de l’acheter toute faite d’un concessionnaire apporte une valeur ajoutée en termes d’exclusivité et de mérite personnel. Qu’à cela ne tienne, la Cross Bones ajoute habilement à l’héritage des modèles classiques et nous transporte sur un vent de fraîcheur jusqu’à une époque plus simple où Internet, Twitter et l’iPad ne dérangeaient personne. Fixer un GPS ou un lecteur MP3 sur un guidon « ape hanger » comme celui-ci représenterait autant un sacrilège que porter une étoile de David à un baptême.

Au cours de mon essai routier de plus de 700 kilomètres, j’ai pu rouler la Cross Bones pour me rendre au bureau en semaine, pour me balader les week-ends et pour faire des sorties rapides en ville dès que j’en avais le temps. Visiblement, je l’adore. Mais est-elle conçue pour n’importe qui? Certainement pas. Les amateurs de super sportives ou ceux qui roulent fréquemment sur des surfaces imprévisibles ne voudront rien savoir d’une bête qui, selon eux, ne peut jouer qu’un seul truc. Mais s’il existait un modèle capable de satisfaire tous les goûts, tous les usages et tous les budgets, l’industrie de la moto serait pas mal ennuyante, non?

J’ai trouvé intéressante la réaction des piétons et des autres curieux quand je m’arrêtais à un feu rouge. Ils semblaient la contempler d’un air à la fois interrogateur et captivé. Quand je faisais rugir le moteur en donnant un coup d’accélérateur, ils sortaient aussitôt de leur rêverie. J’adore remarquer ce genre de choses, comme les vieux propriétaires de Harley qui refusent de me saluer de la main lorsque je pilote une Hayabusa mais qui deviennent mes meilleurs amis quand je les aborde à bord d’une Street Glide. Dans le cas de la Cross Bones, les pères me témoignaient du respect, pendant que les mères hochaient leur tête en signe de désapprobation. Les filles me souriaient d’une manière charmante, tandis que leurs copains me lançaient des regards jaloux. Cela m’a fait aimer la Cross Bones encore plus.

N’est-ce pas l’essence même d’un « bobber »?

+

Mordant aussi féroce que le jappement
Style classique, muscle moderne
« Bobber » personnalisé et original

-
Comportement inadapté en virage sur chaussée irrégulière
Pas de selle pour accueillir un passager
Bicylindre assoiffé de carburant

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