BMW attaque le segment des hybrides (Kawasaki Versys, Ducati Multistrada, Aprilia Caponord) avec son arme secrète; la toute nouvelle S1000XR. Après la S1000RR et la S1000R, voici le nouveau pur-sang bavarois, une monture dynamique animée d’une mécanique rageuse conçue pour voyager en mode express.
Elle arbore des airs de famille avec ses phares asymétriques, son museau et sa partie arrière pointus. Les plastiques de très bonne qualité et l’assemblage de haut niveau démontrent le savoir-faire du fabricant. BMW lui a donné une identité propre, un style séduisant et malgré sa hauteur démesurée, la S1000XR se veut une sorte de BMW X6 version 2 roues.
Ensembles facultatifs
Super équipée avec l’ABS et l’ASC de série, elle l’est davantage en choisissant l’un des ensembles facultatifs (Pack Touring et Pack Dynamic). Notre modèle d’essai entièrement équipé comprenait les suspensions actives dotées des modes solo, duo et bagage, le contrôle de traction DTC pourvu de gyroscopes, l’ABS Pro qui prend en compte l’angle d’inclinaison, le système d’aide au changement de vitesse qui fonctionne pour monter et descendre les rapports sans débrayer, l’embrayage à glissement limité, les poignées chauffantes, le support à GPS à branchement instantané, la béquille centrale, et l’excellente monte de pneus Bridgestone T30. Nous regrettons le manque d’espace sous la selle et l’absence de réglage d’écartement du levier d’embrayage.
Enfourcher les 840 mm demande une grandeur d’au moins 1,70 mètre, heureusement un kit d’abaissement facultatif commandé uniquement d’usine et une selle plus mince permet de réduire la hauteur de selle à 790 mm. Il faut tout de même s’habituer à la largeur du réservoir et à la difficulté de trouver où mettre les pieds à l’arrêt, les repose-pieds étant exactement à cet endroit.
Les premiers tours de roue démontrent une machine aux masses bien réparties et à l’équilibre parfait, les 228 kg en ordre de marche disparaissent comme par enchantement. La suspension de la S1000XR conçue pour l’efficacité et le sport sur tout type de route reste dure malgré la multitude de réglages possibles. La selle bien moulée, la position presque naturelle, l’espace pour les jambes et la remarquable protection contre les éléments apportent un bon niveau de confort. Le passager n’a pas à se plaindre avec des repose-pieds qui ne plient pas trop les genoux et des poignées ergonomiques offrent une aise telle, qu’on peut envisager des étapes de plus de 300 km. Idem pour l’autonomie qui varie entre 250 et 320 km selon la cadence empruntée.
ADN d’une superbike
Rien en commun avec la R1200GS polyvalente à double usage capable de vous mener partout peu importe le type de surface, la nouvelle S1000RR se spécialise plutôt en virées dynamiques sur pavé avec une adéquation confort/plaisir de pilotage bien étudiée. Pour ce faire, elle partage une base commune à la superbike S1000RR et la « naked bike » S1000R, en débutant par le moteur 4 cylindres en ligne qui développe dans sa nouvelle configuration 160 chevaux à 11 000 tr/min et 82,6 lb-pi à 9 250 tr/min. Le cadre périmétrique en aluminium dont le moteur joue un rôle porteur, la suspension active et les freins signés Brembo proviennent également de la superbike.
La boîte de vitesse précise et conviviale identique à la S1000R paraît mal étagée pour cette utilisation, idem pour le rapport de la transmission finale qui fait révolutionner le moteur à plus de 5500 tr/min à une vitesse tolérée sur l’autoroute. Un régime où le moteur à 4 cylindres semble le plus rugueux, ce qui distille beaucoup de vibration aux guidons (malgré les isolants de caoutchouc) et aux rétroviseurs brouillés dès le mi-régime. En revanche, les vibrations n’atteignent point le fessier, ni les pieds grâce à une selle épaisse et des repose-pieds enrobés. Qu’à cela ne tienne, une démultiplication finale (pignon de chaîne) d’une dent de plus à l’avant et d’une à deux dents de moins à l’arrière réduirait d’environ 1000 tr/min le régime moteur et du même coup les vibrations parasites.
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| Après la S1000RR et la S1000R, voici le nouveau pur-sang bavarois, une monture dynamique animée d’une mécanique rageuse conçue pour voyager en mode express. (Photo: Sébastien D'Amour) |
Voyager vite, encore plus vite
En ville, son angle de braquage et son équilibre d’ensemble dispensent de poser les pieds au sol dans la circulation dense. Le moteur facile à doser grâce au précis système 100% « ride-by-wire », permet de rouler sur un filet de gaz sans avoir à débrayer. À plus vive allure, la S1000XR démontre une efficacité sans pareil. Bon point aussi pour le tableau de bord à commandes au guidon qui facilitent les changements et les réglages même à un rythme soutenu. Les suspensions ESA font des merveilles sur route sinueuse à la qualité moyenne du revêtement. En mode « Road », l’ESA filtre assez bien les défauts tout en demeurant assez ferme pour ne pas s’affaisser au freinage tandis que le mode « Dynamic » durcit l’ensemble au point de se sentir au guidon d’une sportive. On aimerait tout de même un mode plus souple pour ne pas se faire brasser sur les bitumes passablement abîmés.
En virage, malgré les suspensions à grand débattement, la S1000XR offre un comportement digne d’une supersport. Avec le DTC on peut ouvrir en grand sans répercussion, tout comme l’ABS Pro qui renforce le sentiment de sécurité en communiquant le niveau exact d’adhérence des pneus. Le train avant précis et la garde au sol généreuse favorisent des vitesses de passage en virage surprenantes, peu importe la qualité du revêtement. Le moteur disponible dès 2000 tr/min se réveille à 4500 tr/min pour vous propulser à la manière d’un jet privé, le tout accompagné d’une sonorité d’aspiration d’air grisante, mais agaçante à la longue. Comme au guidon d’une pure sportive, il faut faire preuve d’un peu de retenue pour conserver son permis. « Sûrement une erreur monsieur l’agent, je fais du tourisme! »
Loin d’un douillet engin de tourisme, la S1000XR nous fait voyager en mode sportif sur tout type de route, beau temps mauvais temps avec une bonne partie des sensations éprouvées au guidon d’une superbike. Une nouvelle façon de se balader que nous convient les gourous de la firme BMW.
Les +
- Partie cycle exemplaire
- Moteur surpuissant et facile à exploiter
- Système d’aide au pilotage électronique complet et efficace
- Espace à bord et protection contre les éléments
Les -
- Niveau de bruit d’aspiration de la boîte à air exagéré
- Vibrations parasites aux guidons et aux rétroviseurs
- Suspension ferme
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