La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) vient de lancer une nouvelle publicité télévisée, sous le thème « Virage à gauche mortel ». Cette publicité s'adresse à la fois aux motocyclistes et aux automobilistes. Elle sera diffusée sur les principales chaînes de télévision du 5 avril au 2 mai 2010. On peut aussi la visionner sur le site Web de la SAAQ, au www.saaq.gouv.qc.ca.
Vue dans le contexte des activités hostiles aux motos de la SAAQ au cours des dernières années, je n'apprécie pas du tout les messages qu'elle diffuse. Selon moi, la pub reprend l'aspect morbide des erreurs de la part d'un automobiliste et d'un motocycliste, de quoi décourager plusieurs de s'adonner à la moto, ou à l'abandonner le cas échéant.
L'approche de la peur ne fonctionne pas, comme l'ont démontré les photos sur les paquets de cigarettes, ou une approche identique et maintenant abandonnée en Europe et en Australie.
Je veux bien donner à la SAAQ le bénéfice du doute, mais je trouve dans ce clip trop d'erreurs flagrantes ou de commentaires inappropriés, comme :
. L'annonceur qui recommande aux motocyclistes de bien observer les limites de vitesse, alors que la vitesse n'influe en rien le déroulement de l'accident en question.
. En moto, un accident demeure toujours la responsabilité du pilote. Une telle attitude de survie et les principes de conduite défensive doivent diriger toutes les actions du pilote.
Le clip passe sous silence la responsabilité du pilote de la moto et ses erreurs et négligences. Il roule dans une partie sombre de la rue, porte du linge et un casque qui ne comportent aucune portion voyante, avec le phare avant en code (basse), et ne fait rien pour attirer l'attention de l'automobiliste en clignotant le phare, en louvoyant, bougeant la tête ou même en ralentissant.
. Et si la SAAQ voulait absolument pousser l'aspect «danger» pour l'automobiliste et ainsi le motiver à faire plus attention, pourquoi ne pas montrer son passager qui se prendrait la moto dans le visage.
Imaginez la réaction de parents, amis ou époux et leur ouverture à laisser un être cher faire du deux-roues en voyant ce clip.
En fin de compte, les deux parties ont leur part à faire et gagnent lorsque l'accident ne se produit pas - pourquoi ne pas le dire et le montrer dans une situation réaliste?
Ce type d'accident est le plus commun de tous, et la SAAQ passe une pub mal pensée, en utilisant une approche qui a déjà floppé ailleurs, sans donner de recommandations sur quoi faire de différent pour les deux intervenants, et en profite pour envoyer d'autres messages subliminaux anti-moto et pour justifier son délire anti-vitesse payant pour les gouvernements. Pas terrible !
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