Du pneu MotoGP au pneu de série (2ième partie)

Votre nette domination en MotoGP représente donc un bénéfice immédiat pour vos pneus de série ?

Vu le niveau de notre engagement en compétition, le partage de compétences que nous pratiquons représente un avantage décisif par rapport à la concurrence. D'autre part, 4,3 % du chiffre d'affaires de Michelin sont consacrés à la Recherche et au Développement, ce qui représente plus d'1 point que notre principal concurrent. Ce partage de compétences s'illustre par exemple par notre pôle de chimistes qui travaille dans tous les secteurs de la compétition : ainsi, la silice a d'abord été testée dans notre programme compétition automobile avant d'être appliquée à la moto, ce qui démontre une synergie globale a u niveau du groupe. D'autre part, l'équipe de développement du Power Race est composée à la fois d'ingénieurs compétition et d'ingénieurs « pneus de série ». D'ailleurs, on a vu Colin Edwards lui-même venir rouler sur notre piste d'essai à Ladoux sur une 6 00 CBR pour valider le Power Race. Dernier atout, notre vitesse de réaction grâce à la compétition : quand le service course teste de nouveaux matériaux, il a ses résultats sous deux jours sur un Grand Prix, qui plus est lors d'un test à l'extrême. Le cycle de développement est donc extrêmement court.

Une de vos forces semble aussi tenir à la technologie de fabrication C3M. De quoi s'agit-il exactement ?

Il s'agit d'une machine employant un nouveau procédé de fabrication de pneus, qu'on utilise pour les pneus de MotoGP et pour Michelin Power Race. Le procédé C3M est une exclusivité mondiale conçue et réalisée par Michelin, qui renferme autant de secrets que nos pneus eux-mêmes ! Cette machine permet d'être extrêmement réactif : un exemple, lors du GP de Valencia 2004, à la demande du service compétition, nous avons refait des pneus différents vendredi après - midi à l'usine ; expédiés dans la nuit, ils ont décroché les trois premières places à l'arrivée ! Voilà un timing impossible à tenir avec le procédé de fabrication classique.