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L'avenir du moteur à 4 temps menacé?

27 janvier 2013

par Pascal Bastien , moto123.com

Le moteur à 4 temps progresse et s’impose de plus en plus dans l’industrie, que ce soit en motocross, en enduro, en supermotard, sur les circuits et sur les routes, on trouve de nos jours des moteurs à 4 temps dans tous les marchés et applications.

On a juste à regarder du côté des courses pour constater l’ampleur du phénomène. Même la MotoGP n’utilise plus de moteur à 2 temps, une décision prise en faveur des fabricants qui ne voient plus d’avenir dans ce type de motorisation pour leurs modèles sportifs de route. Les 500 cc remplacés par des 800 cc et ensuite par des 1000 cc à 4 temps dans la catégorie reine, les 250 cc par des 600 cc en Moto2 et tout récemment les 125 cc ont fait place au Moto3, mu par des monocylindres de 250 cc à 4 temps.

Photo: Philippe Champoux

Il n’a pas dit son dernier mot
Pourtant, le moteur à 2 temps a lui aussi beaucoup évolué ces dernières années. Il se montre de surcroît moins lourd et moins cher à construire ainsi qu’à entretenir de par sa simplicité. Côté évolution du moteur à 2 temps, l’exemple le plus convaincant demeure celui des modèles de la marque Ossa.

Cette firme espagnole qui continue sa renaissance à lancer sur le marché dernièrement un moteur à 2 temps de 280 cc alimenté par un système à injection directe, développé de concert avec Kokusan. Contrairement à la technologie à injection directe E-TEC de BRP, qui exige des injecteurs ultrapuissants, complexes et onéreux, celle utilisée par Ossa fonctionne grâce à deux injecteurs traditionnels par cylindre.

Le premier injecteur se voit placé à l’arrière du cylindre selon un angle visant à vaporiser le carburant en direction de la bougie et le second se place en dessous du boîtier du papillon, afin d’injecter une quantité de carburant et d’huile dans le carter pour un brassage et une lubrification plus traditionnels. Le résultat : une combustion plus efficace et moins de rejet d’huile et de carburant non brûlés qu’un moteur traditionnel à 2 temps. De plus, il consomme moins qu’un moteur à 4 temps à injection de même puissance.

L’avenir incertain
Comprenant qu’il ne fallait point mettre tous ses œufs dans le même panier, les marques de moto hors route n’ont pas tardé à réagir. C’est le cas de Ossa qui renaît grâce au 2 temps, de Beta qui travaille sur une gamme à 2 temps, de KTM qui s’empresse de doter sa division Husaberg d’une gamme 2 temps et Gaz Gaz qui freine les ardeurs de son projet 4 temps. L’inquiétude sur l’avenir semble avoir gagné toute l’industrie ou presque.

Une seule certitude existe; les Japonais ne reviendront pas en arrière, alors que pour eux le marché américain très lucratif dicte la tendance. Chez nos voisins du sud, une moto mue par un moteur à 2 temps et son odeur désagréable n’a plus sa place. Pourtant, ironiquement ils raffolent encore des motoneiges à 2 temps. Pour preuve, les fabricants américains Polaris et Arctic Cat proposent toujours un bon nombre de modèles à 2 temps dans leurs gammes 2013, des moteurs très peu évolués qui dégagent une forte odeur d’huile.

Le 4 temps pour ou contre
Certains prétendent que le moteur à 4 temps s’adapte mieux à l’enduro; pas de mélange d’huile et de carburant à faire, une meilleure autonomie et une efficacité qui s’étend sur une plus grande plage de régime. D’autres affirment en revanche que le moteur à 4 temps coûte plus cher à la longue, demande plus d’entretien, et devient plus rapidement vulnérable si on espace les révisions.

Les spécialistes démontrent plutôt que peu importe le type de combustion, un moteur évolué pour son temps, complexe et très performant pour sa cylindrée comporte les mêmes risques, avantages et inconvénients. Il est vrai que le 4 temps coûte plus cher à produire, mais pas plus cher à développer, alors que bon nombre de fabricants de motos qui ont misé gros jusqu’ici ne paraissent pas vouloir changer de direction.

En conclusion, on peut avancer que c’est une question de goût et d’utilité et que la guerre semble loin d’être terminée. Alors, qui va gagner, le moteur à 2 temps ou le moteur à 4 temps? Rien n’est sûr, surtout qu’une autre technologie qui se développe assez rapidement, celle du moteur électrique pourrait venir jouer les trouble-fêtes.