Harley-Davidson réagit aux foudres de la crise économique !

La Motor Corporation annonce des coupures de 1100 emplois et une réduction de sa production de l'ordre de 10 à 13 % pour 2009, et ce, à partir de chiffres 2008 déjà à la baisse par rapport à 2007. Le plus gros fabricants de motos aux États-Unis rejoint donc les plus importants constructeurs japonais, Honda et Yamaha, qui ont également annoncé une baisse de production pour 2009.

Résultats de 2008 nettement en baisse
Chez H-D, les chiffres de ventes 2008 hors des États-Unis se sont révélés favorables, avec +1,4 % au Canada (premier pays au monde en termes d'augmentation des ventes), +3,4 % en Europe et +28 % en Amérique Latine. En Asie, par contre, une baisse de 8,9 % s'ajoute à la baisse considérable dans son plus gros marché, les États-Unis. À la clé, cette baisse globale des revenus a occasionné une réduction du bénéfice net pour 2008 (qui se chiffre à 655 M$) de 30 %, une situation à laquelle la haute direction se devait de réagir.

Harley-Davidson Custom Vehicle Operations Road Glide 2009. Ces modèles modifiés à l'usine se vendent à des prix d'or, et très bien merci grâce au bon goût, à la qualité du produit final et à son exclusivité.

Le Canada bien placé pour 2009
La filiale canadienne a augmenté son chiffre de ventes en 2008, et ce malgré les conditions économiques difficiles qui ont certainement affecté les données finales. La politique de prix pratiquée en 2008 au Canada, qui passait à l'acheteur la baisse du cours de la devise américaine, a permis de maintenir les ventes et d'assurer la santé du réseau de distribution canadien, lequel entreprend 2009 sur des assises financières solides, en plus d'une gamme Touring refaite et des plus populaires.

L'avenir corporatif immédiat
Pour ce qui est de H-D et malgré les coupures et la baisse de revenus nets, la maison doit poursuivre son développement afin de remplacer ses clients qui vieillissent et abandonnent le deux-roues. De plus, les normes environnementales pourraient forcer l'abandon du moteur refroidi par air ou entraîner de gros efforts de développement. Enfin, la Motor Company se doit d'augmenter les ventes en Europe et en Asie, où la légende et l'image H-D fonctionne bien, mais où on demande aussi des machines plus sportives et plus performantes - plus jeunes...

L'acquisition de MV Augusta devrait aider à ce chapitre en plus d'apporter sa technologie et son réseau de distribution européen pour aider la cause de la maison mère.

Toute l'industrie attend avec impatience le Bike Week à Daytona au début de mars; on espère y trouver des indices sur ce que 2009 leur réserve. Nous vous en parlerons en direct d'ici quelques semaines. Gageons que tout le monde trime dur dans les bureaux de Milwaukee !

Nouvelle de dernière heure
Harley-Davidson a annoncé mardi, le 3 février, une émission de titres de dette de 600 millions $US, remboursable en 2014, et rapportant des intérêts à un taux annuel très élevé, soit 15 %. En gros, cela veut dire que la compagnie obtient ce montant en prêt pour aider à financer le développement de nouveaux produits et, tel qu'évoqué lors de l'annonce, pour augmenter les fonds de la division Harley-Davidson Financial Services (HDFS), qui s'occupera du financement de votre nouvelle Harley et de celles de milliers d'acheteurs à travers le monde dans les prochaines années.

Oui, Harley-Davidson a besoin d'un tel soutien, mais il y a quand même un gros aspect positif dans l'histoire. Les titres de dette ont tous été achetés dès les premiers instants, dont la moitié par le multimilliardaire aux poches toujours pleines, Warren Buffett. (En passant, si vous voyez un jour M. Buffett sauter du troisième étage d'un édifice, sautez en même temps que lui car vous atterrirez fort probablement dans une pile de billets verts!)

Bref, Warren Buffett croit en Harley, ce qui est sans contredit une bonne nouvelle non seulement pour ses dirigeants mais aussi pour toute l'industrie de la moto.


Photos : Harley-Davidson