Autonomie de la SAAQ et manque de vision : cocktail idéal pour alimenter la grogne de la population
13 mars 2006
par
Coalition-moto
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Montréal, le 10 mars 2006 - Réagissant aujourd'hui aux propos du président-directeur général de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) sur les propositions de hausses de tarifs, le porte-parole du monde de la moto, monsieur Normand Noiseux, a réitéré l'intérêt de son regroupement à voir la situation du régime d'assurance automobile redressée, mais en tenant compte de l'ensemble des variables, pas seulement des revenus et dépenses. « La SAAQ, en tant que société d'état, a la mission de protéger la population, pas seulement d'engendrer des profits. Ce qui ne veut pas dire qu'elle doit être déficitaire, entendons-nous. Si des rectifications s'imposent, il faut agir. Cependant, à l'heure actuelle, notre société d'état manque clairement de vision en se limitant à des calculs comptables : devant une hausse de ses dépenses, elle cherche uniquement à hausser ses revenus, plutôt que de travailler à réduire le nombre de blessés sur les routes. Pourtant, la réalité ne se traduit pas seulement par des chiffres qu'il faut équilibrer! Comment la SAAQ réduira-t-elle le nombre de blessés? Monsieur Harbour prétend vouloir s'y attaquer, mais n'annonce aucune mesure concrète. Rien ne nous indique que la SAAQ assumera son rôle de service à la population plutôt que de se contenter uniquement de combler son déficit», a-t-il précisé.
Le monde motocycliste, qui génère un milliard de dollars de retombées économiques au Québec, prend très au sérieux les constats de la SAAQ sur la situation financière du régime. Les propositions qui ont été faites peuvent avoir des conséquences désastreuses sur cette industrie, qui est désireuse de participer au redressement de la situation. Lors de la prochaine consultation publique, le regroupement des utilisateurs, marchands et manufacturiers proposera de nouvelles idées qui seront équitables, mais surtout, qui tiendront compte de l'ensemble de la réalité sur les routes, pas seulement des entrées et sorties de fonds. Jamais les différents acteurs du monde motocycliste n'ont été aussi mobilisés pour faire valoir leur opinion.
Les réactions des autres utilisateurs de la route (autos, taxis, camions et autobus) laissent entrevoir que le mouvement d'insatisfaction pourrait prendre de l'ampleur. L'autonomie dont dispose la SAAQ, notamment pour la tarification, lui permet d'agir de façon indépendante des élus. En régissant les coûts de toute l'industrie du transport, elle a le pouvoir d'influencer l'économie de toute la province. Dans une société démocratique, ce pouvoir revient normalement aux élus, pas à une société d'état indépendante. Cependant, en vertu des nouvelles lois, la SAAQ n'est tenue que de consulter la population, mais elle jouit d'une entière liberté par la suite.
« Jusqu'à présent, la SAAQ n'a pas tenu compte du désaccord des élus face à ses propositions d'augmentation drastique. Pourtant, ce sont eux qui représentent la population. Elle n'a pas non plus tenu compte de la grogne qu'elle a suscité, tant chez les motocyclistes que chez les chauffeurs de taxi, de camions et les sociétés de transport. Nous espérons qu'elle sera aussi réceptive face aux propositions de la population que ce que son président-directeur général le prétend aujourd'hui », a conclu monsieur Noiseux.
Source: Association des marchands de motos du Québec (AMMQ) Comité pour l'action politique motocycliste (CAPM) Conseil de l'industrie de la motocyclette et du cyclomoteur (CIMC) Fédération motocycliste du Québec (FMQ)
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